Abdeslam Omar à la Patrie news : “Le sort de milliers de personnes enlevées par les forces marocaines reste méconnu”
Le Maroc ne cesse de revendiquer la souveraineté de ce vaste territoire situé entre ses frontières sud, celles de l’Algérie et le nord de la Mauritanie.
La hantise humaine de gouverner fait du Sahara occidental, un coin où tous les maux sont réunis. Les violations des droits humains au Sahara occidental n’est pas un vain mot. La situation perdure au vu et au su de la communauté internationale.
Elle « s’est nettement détériorée ces dernières années », s’est alarmé ce vendredi 13 janvier, président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), dans une déclaration à La Patrie News.
Rencontré en marge des travaux du 16ème congrès du Front Polisario, qui se tient pour rappel à Dakhla dans les camps des réfugiés sahraouis (Tindouf), Abdeslam Omar a dans e contexte réitéré son appel à la communauté internationale et les Nations Unies, à assumer leurs responsabilités et « ainsi mettre fin » aux souffrances du peuple sahraoui.
« L’ONU doit assumer son rôle et réunir les conditions nécessaires devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance », a en effet insisté notre interlocuteur.
Pour lui, comme pour tous les Sahraouis d’ailleurs, « le processus de décolonisation du Sahara Occidental n’a pas été achevé en raison des entraves exercées par le Maroc et le rejet de ce dernier de tous les efforts internationaux visant à aboutir à un règlement pacifique et durable du conflit opposant les deux parties ».
Ces dépassements marocains ont d’ailleurs été ainsi mis à nu par la découverte de fosses communes dans la localité de Mkala, près de Smara, et non loin du «mur de la honte».
« La plus grande de ces fosses communes contiendrait selon les premiers éléments dont nous disposons, une soixantaines de personnes enterrées vivantes », a encore précisé Abdeslam Omar.
La cause de la mort a été violente. Des armes à feu ont été utilisées. Les lésions se trouvaient dans des parties vitales sélectives propres aux exécutions extrajudiciaires.
Des douilles de fusil Calibre 7.62 avec dates de fabrications des années 1963 et 1964 avait été retrouvées.
Il existe une totale concordance entre les témoignages, l’analyse du terrain et le type de fosses, l’analyse et les preuves ostéologiques effectués, et la présence des documents d’identité; des objets trouvés dans la fosse concordent avec les témoignages et les identifications ultérieures.
Ces découvertes, tout à fait inédites effectuées par une équipe scientifique de renommée internationale, marqueront sans aucun doute une étape dans le combat mené par les familles de « disparus » sahraouies pour connaître la vérité sur la mort de leurs proches.
Le Maroc a non seulement, refusé de reconnaître les exécutions de civils sahraouis par son armée mais, il usent de tous ces moyens afin d’éclipser cet énième épisode des violations des droits humains au Sahara Occidental, qui ne demeure pas « l’unique préoccupation » de AFAPREDESA selon son président.
Outre le sort « de 455 personnes disparues » qui n’est pas toujours connu, ainsi que les 5000 cas de disparitions forcées déjà réensemencées, les milliers de cas de détention arbitraire et les cas de tortures, vient s’ajouter la guerre des drones dont l’armée royale marocaine fait usage depuis que le peuple sahraoui ait repris sa lutte armée légitime contre l’occupant marocain qui a violé le cessez-le-feu en novembre 2020.
Abdeslam Omar a dans contexte fait état de 80 personnes parmi les civils (dont les trois camionneurs algériens), tuées par des attaques menées par des drones.
Toutes les attaques de drones menées par l’armée marocaine contre des civils se sont déroulées en terrain découvert, faudrait-il le rappeler.
AFAPREDESA* : Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis
De nos envoyés spéciaux dans les camps des refugiés sahraouis à Tindouf
Farid Houali et Abdessamed Khelifa