Affaire Pegasus, Sahara Occidental : Convulsions dans le monde politique espagnol
Il y a encore du nouveau en provenance d’Espagne où un grand débat s’est installé autour de liens probables entre l’affaire de l’espionnage du téléphone de Pedro Sanchez et son revirement dans le dossier du Sahara Occidental. Ce doute est principalement exprimé par les partis politiques qui tentent encore, à ce jour, de connaître les raisons qui ont conduit le premier ministre à faire volte-face sur la question sahraouie. Selon ces derniers, il se pourrait que Pedro Danchez soit victime de chantage de la part du Maroc après découverte d’éléments compromettants. Ces dernières heures, ces hypothèses ont été émises publiquement pas des hommes politiques espagnols. Mais aucune réponse officielle sur le propos.
A Madrid, la sensibilité du sujet et la délicatesse des évènements qu’a entraîné la nouvelle position de Pedro Sanchez semble d’ailleurs avoir mis en pratique une nouvelle mode de communication. Les « sources bien informées » s’expriment dans les médias lorsqu’il s’agit d’aborder ce genre de questions brûlantes. Les Espagnols l’ont fait lorsqu’il fallait rassurer l’Algérie dans l’affaire du gaz (GME), en évoquant une source au sein du gouvernement et d’Enagas. Et c’est une fois de plus le cas puisque l’exécutif semble avoir fourni sa réponse aux partis en se livrant à des journalistes.
Le très célèbre El Mundo a en effet évoqué des sources gouvernementales qui nient totalement l’existence d’un lien entre l’espionnage du téléphone de Pedro Sanchez et son soutien à la proposition de Rabat sur l’autonomie du Sahara Occidental.
Le gouvernement espagnol ne s’est pas non plus engagé en accusant directement le Maroc d’être à l’origine de l’opération d’espionnage de son premier ministre. En d’autres termes il s’est refusé à toute confrontation avec Rabat, évitant ainsi de relancer le conflit qui a opposé les deux pays durant de longs mois. En niant tout lien entre Pegasus et le revirement sur la question du revirement dans le dossier du Sahara Occidental, le gouvernement espagnol apporte aussi de manière très évidente son soutien à son premier ministre. L’affaire est toutefois loin d’être close. Ces débats traduisent aussi clairement la tourmente et l’instabilité qui se sont installées dans le monde politique espagnol. Le reniement au principe du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui a aussi sérieusement entamé ses relations avec l’Algérie et engendré des conséquences très négatives dans le secteur énergétique.
Amel.Z