Alimentation en eau à Blida : à quand la fin du calvaire ?
Si l’alimentation en eau potable connait depuis quelques mois une certaine perturbation au niveau de la capitale et dans plusieurs régions du pays, des actions concrètes ont été programmées pour y remédier et assurer un approvisionnement régulier de la population en ce produit vital.
C’est le cas dans la wilaya de Blida où nous rapportions dans ces mêmes colonnes que le wali, Kamel Nouicer, a veillé en personne au lancement de plusieurs projets et la mise en service d’autres afin d’améliorer l’AEP à travers le territoire de la wilaya. Cela est vrai pour le Grand-Blida, même si des tensions subsistent mais quand nous nous rendons dans des villes de moindre importance, c’est la gabegie qui est érigée en mode de gestion.
Le cas de la ville de L’Arba, à l’extrême-est de la wilaya de Blida, la distribution de l’eau potable n’obéit plus à la normalité usuelle.
En effet, les quartiers de cette ville de plus de 125 000 habitants ne reçoivent pas l’eau de manière équitable : certains en ont un jour sur deux, d’autres deux jours sur trois, d’autres encore un jour sur quatre et les défavorisés ne voient couler l’eau dans leurs robinets qu’une fois par semaine et durant une plage horaire ne dépassant pas les trois heures pour un débit trop faible, l’eau n’arrivant pas à tous les habitants de ces quartiers.
Contacté, le chef de centre de l’ADE de l’Arba déclare : « ce n’est pas la même chose, chaque quartier a son propre système d’alimentation en eau potable et nous ne pouvons rien faire pour les quartiers qui en manquent car il y a de moins en moins d’eau ».
« Mais, et les autres quartiers, il y a assez d’eau pour les alimenter un jour sur deux ? », avons-nous questionné. La réponse est celle que nous avions entendue au début : chaque quartier a son propre système d’alimentation. Et quid de l’interconnexion ?
La réponse nous a fait presque tomber par terre : il n’y a pas d’interconnexion, a-t-il répondu. Une réponse difficile à croire ou à comprendre : comment se fait-il qu’une ville de quelques kilomètres carrés seulement ne possédât pas un réseau d’AEP interconnecté entre les différents quartiers ?
En attendant, une partie des habitants de cette ville reçoivent le précieux liquide un jour sur deux, les autres doivent se contenter d’un jour sur huit ou se rabattre sur les propriétaires de camion-citerne qui leur font payer chaque mètre cube d’eau entre 600 et 800 DA.
Pour terminer, nous nous trouvions au niveau du centre de l’ADE quand nous avons entendu une discussion entre deux fonctionnaires dont l’un a demandé : « quand les habitants de la cité 200 logements boiront-ils ? », « aujourd’hui à midi », lui répond son collègue. C’est-à-dire que nous ne pouvons boire que lorsque ces messieurs de l’ADE le décideront.
Ceci au moment où l’Etat multiplie les programmes et les actions afin de garantir une alimentation régulière et suffisante en eau potable à la population par la mise en place de plusieurs stations de dessalement de l’eau de mer à travers plusieurs points côtiers du territoire national, la construction de retenues collinaires et la réalisation de forage afin de capter les eaux des nappes souterraines.
Il faut aussi rappeler que la sécheresse qui frappe l’Algérie depuis quelques années est une des causes essentielles de cet état de fait qui pénalise les citoyens. Ces derniers devraient aussi, de leur côté, comprendre la situation et participer à l’économie de l’eau en évitant son gaspillage et en signalant les fuites sur le réseau.
Tahar Mansour