Annulation de l’extension de l’accord UE-Maroc au Sahara Occidental : Une victoire par KO pour le Polisario
La décision rendue ce mercredi par le tribunal européen contre l’extension des accords commerciaux Maroc-UE aux territoires occupés sahraouis est une très grande victoire pour le peuple sahraoui. Elle vient prouver qu’aucune décision relative à ce territoire non-autonome ne saurait être prise sans le consentement du peuple sahraoui lui-même, confirmant au passage que le Maroc est une puissance occupante illégale, et que la déclaration de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental » n’a absolument aucun sens au plan du droit international. Diplomatiquement, politiquement et médiatiquement parlant, me Maroc est donc battu à plate couture par le Front Polisario, représentant légitime et unique du peuple sahraoui. Economiquement et financièrement parlant, la défaite du Maroc est mortelle et cuisante, du fait de la vénalité légendaire du roi Mohamed VI. Les accords illégaux conclus entre Rabat, puissance occupante du Sahara Occidental, avec n’importe quelle entreprise du vieux continent incluant ces terres sont annulés de facto par le tribunal européen. L’humiliation de cette défaite n’est pas seulement politique et diplomatique. Elle touche aussi très gravement les finances du Makhzen. Les richesses des territoires occupés sont en effet incommensurables. Outres le phosphate, les côtes du Sahara Occidental sont les plus poissonneuses au monde grâce au Gulf Stream. La décision de justice précise dans le texte que nous-nous sommes procuré que « Les présentes affaires portent sur des recours en annulation introduits par le Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de oro (Front Polisario) (ci-après le « requérant ») contre deux décisions du Conseil approuvant la conclusion d’accords entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc. Le même document ajoute que « Par requêtes déposées en 2019, le requérant a demandé l’annulation des décisions attaquées. Affirmant agir « au nom du peuple sahraoui », il fait notamment valoir que, en approuvant, par les décisions attaquées, les accords litigieux sans le consentement de ce peuple, le Conseil a violé les obligations qui incombaient à l’Union dans le cadre de ses relations avec le Maroc, en vertu du droit de l’Union et du droit international. En effet, selon le requérant, ces accords s’appliquent au Sahara occidental, prévoient l’exploitation de ses ressources naturelles et favorisent la politique d’annexion de ce territoire par le Maroc. En outre, le second de ces accords s’appliquerait également aux eaux adjacentes à ce territoire ». il est avéré en effet que les « consultations » des « populations concernées » organisées par les institutions n’ont pu aboutir à l’expression du consentement du peuple du Sahara occidental. Ainsi cette approche a-t-elle permis, tout au plus, de recueillir l’opinion de parties concernées, sans que cette opinion conditionne la validité des accords litigieux et lie ces parties de sorte que ces accords leur seraient opposables ». Une pareille conclusion, ou décision de justice, piège durablement le Maroc, lui qui continue de refuser ostensiblement que le peuple sahraoui décide librement et souverainement de son sort via une consultation référendaire. Cette décision s’avère également être une reconnaissance de facto de la représentativité du front Polisario.
Kamel Zaidi