Benny Gantz devant la justice néerlandaise : connivence, lâcheté et honte
La justice à sens unique continue de sévir et de servir les mauvaises causes dans les arcanes judiciaires européennes. Alors qu’elle est prompte à s’autosaisir, à accélérer les procédures et à condamner Ahmed, Ali et consort, pour des crimes souvent inventés, la justice des pays occidentaux ressort tout son arsenal juridique pour découvrir des lois qui protègent et encouragent les véritables criminels de guerre, particulièrement quand ils s’appellent Netanyahu, Benny Gantz ou d’un autre patronyme à consonance hébraïque. Les lobbies juifs disséminés dans tous les pays occidentaux (et autres) et ayant mainmise sur nombre de secteurs stratégiques, pèsent de tout leur poids pour faire fléchir la justice, le droit et les consciences.
Cette fois, le mauvais exemple nous vient des Pays-Bas d’où un tribunal a décidé mardi dernier (7 décembre 2021) que ‘deux hauts commandants israéliens ne pouvaient pas être poursuivis pour avoir tué une famille palestinienne dans la bande de Gaza en 2014’, rapporte le site ‘L’intifada électronique’ dans une publication parue le jour même. ‘Car ils jouissaient d’une ‘immunité fonctionnelle’ du moment qu’ils agissaient au nom de l’Etat israélien’, est-il expliqué.
La décision de la Cour d’Appel de La Haye a été prise suite à une plainte déposée par Ismail Ziada, un citoyen palestino-néerlandais, afin d’obtenir justice pour le bombardement de sa maison familiale en 2014, tuant sa mère et six autres personnes de sa famille, dont ses frères et sœurs et un neveu âgé de 12 ans.
A cette époque, Benny Gantz était chef de l’armée sioniste alors que le deuxième était le chef de l’armée de l’air, Amir Eshel et ils sont donc considérés comme responsables directs du bombardement de la maison d’Ismail Ziada ainsi que de tous les bombardements de Gaza en 2014, des attaques qui ont fait, faut-il le rappeler, plus de 2220 palestiniens dont 1500 civils tués (550 enfants), 11 000 blessés et 100 000 déplacés alors que, du côté sioniste, il n’y a eu que 73 tués dont 67 militaires.
Déjà, en 2020, le tribunal de district de La Haye avait accordé l’immunité aux deux responsables militaires sionistes, malgré toutes les preuves accumulées contre eux et le nombre effarant de palestiniens tués dans les raids de l’aviation, sans compter les milliers de maisons détruites dans la bande de Gaza particulièrement.
Dans leurs attendus, les juges ont accepté tous les arguments précédents confirmant l’immunité des deux criminels de guerre et ont, par contre, rejeté ceux proposés par Ziada qui voulaient leur expliquer que ces deux responsables militaires sont coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et qu’ils devraient par conséquent faire face à des responsabilités civiles.
Le deux-poids, deux mesures de la justice néerlandaise
En 2012, le tribunal de district de La Haye avait bien autorisé une action civile pour torture contre 12 responsables libyens anonymes suite à une plainte déposée par un médecin palestinien ayant vécu en Libye. Selon Ziada qui rappelle l’affaire, les juges avaient utilisé une disposition du droit néerlandais qui ‘autorise les tribunaux nationaux d’exercer leurs compétences sur les actions civiles lorsqu’il est impossible, légalement ou pratiquement, de porter ces actions en-dehors des Pays-Bas’.
Mardi passé, le même tribunal a rejeté la plainte d’Ismail Ziada alors qu’elle présentait les mêmes caractéristiques que celle de 2012, le plaignant n’ayant pas trouvé d’autre juridiction pour demander réparation des préjudices subis, sans d’ailleurs la moindre explication de sa décision.
La seule raison qui aurait pu être donnée, c’est que les premiers présumés coupables étaient des libyens alors que ceux-ci sont des israéliens, le deux-poids, deux-mesures ayant fonctionné à plein régime.
Qu’attend la CPI pour agir ?
La Cour Pénale Internationale (CPI) est une juridiction internationale qui intervient en cas de crimes de guerre quand les tribunaux nationaux ‘sont incapables ou refusent’ d’agir contre des personnes accusées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Il faut dire que le cas d’Ismail Ziada n’est pas isolé et que la CPI se doit d’initier une enquête en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza afin de mettre l’entité sioniste devant ses responsabilité dans les violations des droits des palestiniens.
Toujours dans ses attendus, le tribunal néerlandais a dit reconnaitre les droits des palestiniens, qu’il reconnait les souffrances de ce peuple spolié de ses terres et de ses droits mais qu’il ne peut pas les poursuivre en raison de leurs hauts rangs et que, s’il les poursuivait, c’est l’Etat ‘sioniste’ (d’Israël) qui serait visé.
Les attaques du lobby néerlandais israélien
Auparavant, il y a eu des centaines d’attaques de tous genres contre les défenseurs des droits des palestiniens aux Pays-Bas, tout est bon pour les empêcher de s’exprimer au pays de la liberté d’expression et de la liberté tout court. Les menaces de violence, les campagnes de diffamations, les financements d’association occultes, les tentatives de restriction des libertés académiques, les menaces de poursuites judiciaires, les cyberattaques, tout y passe dans leur volonté de maintenir le blackout sur ce qui se passe en Palestine. Les auteurs de ces attaques font partie du Lobby néerlandais israélien, le CIDI ou Groupe de Pression Israélien, c’est ce qui ressort d’un rapport établi ce mois-ci par le Centre Européen d’assistance juridique (ELSC).
Selon ce rapport, près de 60 organisations et groupes ainsi que 23 individus ont fait les frais de l’intimidation systématique du CIDI entre 2015 et 2020.
Enfin, et pour affirmer et confirmer le poids du lobby juif aux Pays-Bas, le gouvernement néerlandais a nommé un coordonnateur national de lutte contre l’antisémitisme. Sans commentaires !!!
C’est donc avec ce criminel de guerre qui a tué sans discernement les hommes, les femmes, les enfants palestiniens que le roi du Maroc a signé un mémorandum d’entente sécuritaire alors qu’il est président du Comité El Qods, sensé défendre les droits des palestiniens.
Plus hypocrite, tu meurs !
Tahar Mansour