Chaher Boulakhras prend part au Sommet mondial sur le Climat COP26
En marge des travaux du Sommet mondial sur le Climat COP26, une rencontre virtuelle sur les formes de la coopération qui rendent plus performante et plus rapide la transition énergétique dans le bassin méditerranéen, a été organisée par l’Observatoire méditerranéen de l’énergie et l’Institut de la Francophonie pour le développement. En sa qualité de président de l’Association des Gestionnaires Méditerranéens des Réseaux de Transport de l’Electricité (Med-TSO), vice-Président de l’OME et président du Comité maghrébin de l’électricité (Comelec), le PDG de Sonelgaz, Chaher Boulakhras a relevé les distorsions entre les défis lancés par la COP 26 et les paradoxes que vivent les pays du bassin méditerranéen, liés principalement à une demande croissante sur les énergies fossiles.
Ces contradictions « peuvent miner le potentiel la région de prendre le leadership dans la transition énergétique » a-t-il prévenu. Il a démontré que les enjeux, inhérents à l’abandon progressif des énergies fossiles au profit d’un usage plus fréquent et plus massif des énergies renouvelables, sous-entendent un partenariat méditerranéen, renforcé impérativement par le soutien des différents acteurs régionaux, dans de nombreux domaines de l’énergie.
Dr. Houda Ben Jannet, directrice de l’OME, a présenté les conclusions majeures de l’étude MEPto2050, laquelle trace les stratégies à mettre en œuvre pour limiter les répercussions négatives des changements climatiques en fonction des différents scénarios envisageables. Au-delà, « la dépendance énergétique et les contraintes qu’elle fait déjà peser sur la région constituent un enjeu », a-t-elle expliqué.
Elle a souligné, par là-même l’élaboration l’application de politiques de transition énergétique pourrait faire de la région un exportateur des ressources renouvelables, abondamment disponibles dans la rive sud de la Méditerranée. « Par conséquent, la région dans son ensemble pourrait devenir exportatrice nette d’hydrocarbures d’ici 2050, grâce à des réductions substantielles de la consommation de combustibles fossiles ».
Le débat a focalisé ensuite sur la coopération régionale en matière de transition énergétique à horizon 2030- 2050, avec comme points nodaux le développement des énergies renouvelables dont l’hydrogène vert, la construction de nouvelles interconnexions, la promotion de l’innovation technologique et la numérisation des systèmes énergétiques. Les participants ont se sont engagés à privilégier un partenariat régional consolidé.
Le représentant de l’Algérie a affirmé que la coopération régionale est un levier important dans l’accélération du processus de migration vers les énergies renouvelables et à terme atteindre les objectifs des Nations unies pour le climat, soit réduction significative des émission des gaz à effet de serre, la création d’un marché régional de l’électricité, sans compromettre pour autant la sécurité d’approvisionnement énergétique.
De son point de vue, il est important aussi d’obtenir l’investissement des « associations spécialisées dans ce domaine énergétique pour aider les pays du Sud et globalement les pays méditerranéens à adopter et mettre en œuvre des technologies qui réduisent le carbone dans les meilleurs délais et de la manière la plus efficace et efficiente au bénéfice de tous. Atteindre les objectifs « net zéro » de l’accord sur le changement climatique ».
Il a estimé qu’il est opportun de miser « davantage sur l’assistance technique et le soutien aux instruments de financement, dont la finance climat, ainsi qu’à travers l’échange d’expériences, de connaissances et de pratiques ». Il a souligné, l’apport appréciable en la matière des « technologies numériques qui fonctionnent actuellement en toute sécurité au profit de la société peuvent garantir un avenir efficace, équitable et prospère.
Elles offrent de bonnes occasions de coopération et ouvrent de nouveaux horizons pour la politique environnementale ». Le premier responsable de Sonelgaz a conclu son intervention en mettant en relief « le grand rôle que jouent les pays méditerranéens dans la transformation des défis climatiques et environnementaux en les transformant en opportunités, et l’importance de contribuer au renforcement de la coopération et des échanges dans la région».
Selon Roberta Boniotti, Secrétaire général, Association méditerranéenne des agences nationales pour la maîtrise de l’énergie (MEDENER), l’apport des pays de la zone sud de la Méditerranée est déterminant dans la réalisation de la politique climatique de l’Union européenne. « La coopération UE-Med devrait se construire sur le multilatéralisme et le dialogue » a-t-elle préconisé.
Petrit Ahmeti, Président du Conseil d’administration du Régulateur albanais de l’Energie (ERE) a souligné que le dialogue et l’échange d’informations sont essentiels pour la réussite de la coopération et de l’intégration dans les marchés énergétiques euro-méditerranéens. la transition énergétique en Union européenne ne sera pas pleinement efficace sans les pays voisins. La protection des consommateurs, la numérisation, une plus grande coordination entre les GRT et un cadre réglementaire harmonisé à l’échelle régionale sont des facteurs clés mis en avant pour réaliser la transition énergétique dans la région Méditerranéenne » a-t-il développé.
Toni Volpe a parlé de la nécessité de renforcer « l’interdépendance et les échanges d’énergie entre pays de la région, en gardant à l’esprit que la coopération politique est fondamentale et que les énergies propres, dont l’hydrogène vert, doivent être développées, en investissant dans l’emploi, la formation et la recherche pour créer des chaînes d’approvisionnement de fabrication locales »
Grammenos Mastrojeni a abondé dans son sens en exposant, néanmoins, une approche plus holistique de la problématique, en ce sens que la transition écologique doit offrir de nouvelles opportunités pour la création d’emplois, l’éducation, la recherche et l’innovation. Il ne s’agit pas seulement « disposer et d’interdire » a-t-il recadré.
S.B
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