CNR : Le tout digital, une orientation, un challenge
En 1983, il a été procédé à l’unification des régimes de sécurité sociale à travers la promulgation d’un ensemble de textes dont la loi 83-12 du 02 juillet 1983 relative à la retraite. La Caisse nationale des retraites, est aussitôt créée par le décret exécutif n° 85/223. Elle est la résultante d’une fusion des sept caisses préexistantes : la CAAV (régime général), la CGR (fonctionnaires), la CNMA (régime agricole), la CSSM (secteur des mines), la CAVNOS (non-salariés), l›EPSGM (gens de mer), la CAPAS (Sonelgaz) et la CRP (SNTF). Aujourd’hui, cette Caisse, qui a le statut d’un Etablissement public à gestion spécifique « EPGS », gère 3 392 029 retraités et ayants-droits, au mois de juin, dont 1 880 858 pensions directes, 1 175 307 pensions de réversion, 233 769 allocations de retraite directe et enfin 102 095 allocations de retraite de réversion. Chaque année, en moyenne, 117 763 nouveaux dossiers sont enregistrés par les services de la Caisse, à l’échelle nationale.
Le nouveau plan de charge de l’organisme s’appuie énormément sur la numérisation, dans l’objectif d’accélérer les procédures et d’épargner aux usagers de la caisse des déplacements auprès de ses services et les incontournables files d’attente. « Le développement continu des moyens et modalités de gestion de la CNR et la modernisation de son Système d’information constituent un véritable levier de performance » nous explique-t-on. L’opération « Gestion Electronique des Documents » (GED) a atteint un taux d’avancement de l’ordre de 56% et l’opération de saisie des DAS est finalisée. Et il était nécessaire de se doter d’un Datacenter, chose faite. Ce précieux arsenal technologique sert à stocker, organiser et traiter des données tout en garantissant leur sécurité et fiabilité. En matière de service, l’application mobile « RetraiteDZ » offre de nombreuses fonctionnalités, dont l’aide à domicile et la liste des médecins conventionnés, un simulateur de calcul de la retraite, la géolocalisation de l’ensemble des agences locales et centres de proximité, le module d’authentification par reconnaissance faciale, …etc.
Plusieurs autres plateformes sont également déjà opérationnelles. Elles sont destinées aux employeurs, aux retraités et aux salariés actifs (service accessible aux salariés qui sont à une année de l’âge de la retraite, dans un premier temps), désirant reconstituer leur carrière (années cotisées validées). Le directeur de l’information et de l’organisation, Rachid Nèche, nous a assuré que tout est mis en œuvre pour aller au tout digital. Il déclare que 1,7 millions de coordonnées cellulaires des retraités ont été collectées, permettant à cette catégorie de bénéficier du service d’information par textos pour différents motifs, à l’exemple de l’opération d’envoi des 1,7 million de SMS transmis lors de la dernière revalorisation. Ce qui sous-entend que plus de 50% des retraités ont été ainsi informés sans avoir à effectuer le déplacement vers les services de la caisse. Aussi, afin d’éviter aux retraités d’effectuer le déplacement vers les services de la CNR pour déposer un certificat de vie, un service électronique a été mis en œuvre via l’application mobile « RetraiteDz » permettant l’authentification par reconnaissance faciale. Ce qui permet au retraité, se trouvant notamment à l’étranger, de pouvoir confirmer qu’il est toujours en vie, à distance en un clic, sans avoir à se présenter aux guichets de la caisse avec un certificat de vie, requis particulièrement pour les octogénaires et nonagénaires.
Force est de constater qu’aujourd’hui, la direction générale de la Caisse est interconnectée avec les 61 agences locales de Wilaya, ainsi qu’à l’ensemble des centres de proximité « CAIO » au nombre de 227. Par ailleurs, la CNR s’échine à concrétiser un plan d’investissement important, dans l’objectif de disposer de structures offrant toutes les commodités nécessaires à l’accueil des citoyens dans de bonnes conditions. D’où la réalisation de nouveaux sièges d’agences de wilayas, en l’occurrence Adrar, Béchar, Illizi, Mascara, Biskra et Constantine ainsi que des projets d’extension au niveau de Laghouat, Souk-Ahras, El-Tarf, Naama, Sétif et Bordj Bou Arreridj, dont les taux d’avancement varient de 63% à 100%.
S’agissant de pouvoir d’achat, le montant net moyen d’une pension de retraite directe s’élève à environ 43 000 dinars (niveau de rémunération comptabilisé après les revalorisations au titre des exercices 2021 et 2022). Sur décision du Président de la République, les revenus des retraités ont été augmentés par deux mesures : l’exonération et l’abattement sur l’IRG (Impôt sur le revenu global) et la revalorisation des pensions à taux dégressif (de 10 % pour les plus faibles à 2% pour celles supérieures à 43 000 dinars). La majoration des pensions aux titres des exercices 2021 et 2022 est estimée à plus de 90 milliards de dinars par an. Quant à l’abattement sur l’IRG (Impôt sur le revenu global) coutera environ 34 milliards de dinars chaque année, en tenant compte de la croissance du dénombrement de la population des retraités.
S. B.