Covid19 : retour à la case départ ?
Alors que la pandémie de Covid19 est devenue pour une grande partie de la population algérienne juste une information qui passe au-dessus des têtes sans aucun effet, la progression du nombre de contaminations quotidiennes et du nombre de décès, suscite quand même de grandes inquiétudes, à l’ombre d’un silence fatigué des autorités concernées.
Il y a quelques semaines, quand nous avions d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dans ces mêmes colonnes et que les plus hautes autorités du pays, politiques et sanitaires, avaient brandi le spectre d’une reprise du confinement et de mesures plus fermes, le nombre de contaminations a connu une baisse certaine, même si cela n’était pas encore suffisant.
Comme il n’est pas possible de toujours parler du même sujet et que des évènements majeurs interviennent dans le quotidien national, les rappels à l’ordre ont été absents dans une certaine mesure. Ce silence, fatigué, des autorités concernées, a donné lieu à une amnésie générale et nous assistons rarement à l’application, disons correcte, des protocoles sanitaires et des mesures prises dans le sens d’une maitrise meilleure de la pandémie.
Nous assistons donc, depuis plusieurs semaines, à une véritable débandade dans l’application de ces mesures et nous pouvons le constater partout, dans les transports publics, privés ou publics (bus, tramway, train, etc…), dans les administrations (état-civil, impôts, bureaux de poste, …), ou encore dans les lieux publics, dans les marchés, dans les cafés, restaurants, enfin dans tous les lieux où se rassemblent un nombre important de personnes.
Les masques de protection ne sont portés que par une minorité de personnes qui sont d’ailleurs regardées comme rétrogrades, la distanciation physique n’est plus qu’un souvenir et l’hygiène est reléguée au dernier plan dans nos échanges quotidiens et multiformes.
A cause de ce relâchement inconscient et presque criminel, le virus, avec toutes ses variantes, a trouvé un terrain fertile pour revenir en force et causer encore plus de contaminations et de décès qu’aux tous premiers jours de la pandémie. L’Etat consent d’énormes sacrifices, engage de grandes dépenses (à un moment économique plutôt difficile) et met tout en branle pour contrer l’épidémie et ses conséquences désastreuses sur la société algérienne, et il nous faudra suivre de manière stricte toutes les mesures, nécessaires, vitales, pour compléter et rendre efficaces tout ce qui a été entrepris par l’Etat.
S’embrasser à tout-va, se serrer la main ou partager un gobelet de café, avec tous les risques que cela induit, est devenu une manière, irresponsable et inconsciente, de défier les autres. Il y a certaines catégories de personnes qui font fi des mesures de prévention et qui les piétinent, en regardant les autres droit dans les yeux, comme pour dire : « nous n’y croyons pas et nous ne respectons pas les mesures sanitaires, faites ce que vous voulez ».
Le phénomène est devenu « viral », que nous rencontrons partout, même dans les écoles, dans les administrations, et tous trouvent cela normal.
Ainsi, et même si cela devient lassant et contraignant à la fois, les autorités sanitaires, sécuritaires, administratives et politiques sont tenues de reprendre les choses en mains, d’être plus fermes dans l’application des mesures de protection, quitte à faire preuve de sévérité, car il y va de la santé de l’ensemble du peuple algérien et de la pérennité de notre société.
Tahar Mansour