Éclairage
Gare au “piège” mémoriel !
Par Mohamed Abdoun
Reconnaissons au président français ses indicibles accents de sincérité quand il évoque avec tact et doigté le très sensible contentieux mémoriel qui, ma foi, continuer d’envenimer les relations entre Alger et Paris. sa proposition d’ouvrir l’ensemble des archives du passé colonial hexagonal en Algérie n’est pas déplaisante en soi d’autant qu’elle est associée à la mise en place d’une commission mixte d’historiens de haut niveau. il appartiendra dès lors aux nôtres, à nos représentants au sein de cette future commission, de défendre becs et ongles la vision et la position algérienne. Le piège, qu’il ait été placé sciemment ou pas sur la voie de la remise à plat des relations bilatérales entre les deux pays réside bel et bien là. L’historien Benjamin Stora, dans son rapport soumis à l’appréciation du président Macron, a eu la décence (ou l’indécence, c’est selon), d’y afficher très franchement et très clairement la couleur. Il y place effrontément dos-à-dos bourreaux et victimes. Cela est franchement inacceptable. Globalement et dans le détail. à mon humble sens, une sorte de négociations d’Evian-bis se profilent à l’horizon. Dans le sens absolu du terme, l’Histoire n’a jamais été une science exacte. Les morts, les déportés, les expropriés, les déracinés, ne sont pas tous égaux. Ne sont pas traités de cette manière juste et attentionnée qui, par exemple, aurait dû être réservée au survivants de la Shoah. par exemple, je vois venir les partisans de l’arrachage de page, nous sortir en premier le dossier des pieds noirs contraints à l’exil. Dont certains auraient été massacré en mars 1962. Soit. Mais, qu’y faisaient-ils auparavant, et qu’étaient-ils venus faire chez nous ! il ya de l’indécence et de la mauvaise foi obscènes quand on ose nous sortir les prétendues exactions de notre glorieuse ALN. Elle n’a fait que défendre notre mère-patrie, et bouter hors de son sol sacré l’occupant français. celui-là même qui a eu recours aux tortures, aux massacres de masse, aux vols, aux viols, aux bidons de napalm qui brûlaient vives des mamans éplorées, portant sur leurs dos des bébés chétifs et efflanqués. la gageure, pour les nôtres, que nous souhaitons aussi fins diplomates que l’avaient été Dahlab, Mohamed Seddik Benyahia, Krim Belkacem, Benmostefa Benaouda, Redha Malek, Lakhdar Bentobal, M’Hamed Yazid et Seghir Mostefaï. Il s’agit de ne pas se laisser déborder et/ou marcher sur les pieds. Le complexe de culpabilité, c’est à la France, et à elle seule, qu’il faut l’inoculer bien profondément. Les excuses et la repentance de sa part sont indispensables. Faute de quoi, il ne saurait y avoir de remise à plat de nos relations avec Paris. C’est notre SMIG ou préalable politico-historique. la mémoire de nos glorieux martyrs n’est pas négociables. Leurs sacrifices non plus. Avis !
M.A.