Je me trouvais, ce vendredi, en grande conversation avec Claude Mangin, épouse du prisonnier politique Naama Asfari, lorsque son téléphone a sonné.
Un journaliste de Marianne cherchait à la faire réagir concernant cette anecdotique visite au Maroc de Jean-Luc Mélenchon, natif de ce royaume, chef de file des Insoumis, pris à la gorge par le démon de midi, et qui s’éveille tardivement aux indicible délices de la soumission.
Le journaliste a expliqué qu’il s’occupe habituellement de politique intérieure française, mais que pour la circonstance il se voyait forcé de se pencher sur la question de l’occupation illégale du Sahara Occidental.
Et cet éclair de réflexion de jaillir brusquement : cette visite « mélenchiste », ordonnée par un Mzakhzen essoufflé et à court d’argument, est en train de virer au fiasco total.
Mélenchon a beau prétendre qu’elle était programmée de longue date, il n’en demeure pas moins qu’il aurait dû, sinon l’annuler, du moins la reporter, à la suite du nombre incalculables d’anathèmes jetés par Rabat sur la France et son institution présidentielle.
Et ce n’est pas sans sourire que nous avons conclu que Mélenchon était convoqué au Maroc pour exprimer son soutien au colonialisme marocain, et à son apartheid exercé au niveau des territoires occupés sahraouis.
Tout le monde sait, tout le monde a vu, de quelle manière le Makhzen empêche les avocats et les défenseurs des droits de l’Homme dès que l’un d’eux s’aventure à se pencher sur cette question d’occupation.
Melenchon a reçu ordre de la part de ses maitres pour annoncer son soutien au mort-né plan d’autonomie marocain, pourtant situé aux antipodes de la légalité internationale.
Celle-ci ne prévoit rien moins que la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Il n’y a point de solution hors de choix, explicitement décidé et ordonné par le conseil de sécurité de l’ONU. Ce disant, Mélenchon, privé d’arguments, incapable de cacher le grave déni dont souffre le peuple sahraoui depuis 47 longues et interminables années, tente très maladroitement de se cacher derrière l’éphémère Tweet de Donal Trump.
Non, Washington ne soutient pas, ni n’a jamais soutenu, la prétendue « marocanité du Sahara Occidental ».
Ce pays est toujours classé « territoire non-autonome en attendant que ses occupant légitimes se prononcent librement et souverainement sur leur destin. Déjà empêtré dans ses scandales Pegasus et Maroc-gate, le Makhzen accélère sa fuite en avant en actionnant ses relais « insoumis », eux-mêmes éclaboussés en France par de sordides scandales de corruption et de surfacturation.
C’est dire que cette visite « mélenchiste » est en train de se retourner contre ses promoteurs. Si Mélenchon ne va payer aucun sou en échange de son séjour royal au palace d’El Mamounia, la facture finale n’en sera pas moins extrêmement salée. Déjà « grillé » à cause de ses liaisons sulfureuse avec Abdellatif Hammouchi and co, il sera totalement calciné avant son ultime ligne droite vers la présidentielle française. Inutile, d’ailleurs, de se poser des questions gênantes sur son financement.
L’agent, dit-on, n’a pas d’odeur. Non plus la conscience des hommes politiques girouettes…
Mohamed Abdoun