Edito
Comme au bon vieux temps !
Par Mohamed Abdoun
Après celui de Boumediene d’il y a un demi-siècle, le président Tebboune a délivré un discours historique, appelé à demeurer dans les annales, devant les membres de l’AG de l’ONU. L’écoute de ce discours, à enseigner dans nos écoles, est un solide motif de fierté pour tous patriotes algériens. Grâce au président Tebboune, la voix de l’Algérie, celle de la nouvelle Algérie, devient audible, écoutée, respectée, et suivie par tous les dirigeants et les peuples qui militent en faveur d’un monde plus juste et plus équitable. En sa qualité de membre non-permanent du conseil de sécurité, notre pays, par la voix de son président, salue l’accélération du processus de réforme des Nations-Unies. L’Algérie, porte-étendard des laissés-pour-compte, pointe cette inacceptable injustice qui frappe le continent africain depuis la fin de la seconde guerre mondiale et la naissance de l’ONU. L’Afrique est en effet le seul continent exclu du conseil de sécurité, dont le fonctionnement s’avère être de plus en plus anachronique et antidémocratique à mesure que se redistribuent les cartes géostratégiques, et se modifient les rapports de force entre regroupements régionaux. L’Algérie, plus grand Etat d’Afrique, est un facteur de paix, de dialogue, de développement et de stabilité au Sahel, mais aussi dans tout le bassin méditerranéen. L’Algérie reprend ce rôle important, qui n’aurait jamais dû cesser d’être le sien. Et Dieu sait que les tâches sont ardues après les ravages causés par bon nombre de décisions irréfléchies, prises en Libye, puis au Mali, avec des effets d’entrainement ravageurs pour tout le nord de l’Afrique. L’entrée en jeu du tandem Rabat-Tel-Aviv accentue des tensions et des menaces pour des Etats déjà fragilisés par des décennies de diktat occidental, français notamment. Il est temps que les choses changent. Dans le sens positif et souhaité par les peuples épris de paix et de liberté. Le président Tebboune se montre pragmatique, direct et précis dans son discours. Il en va ainsi pour la question palestinienne, génératrice de tensions, de violences et de terrorisme presque partout dans le monde. L’ONU doit ainsi en finir avec sa politique de l’autruche, synonyme de complicité avec le terrorisme et l’apartheid israéliens. Une résolution contraignante, prévoyant une solution à deux Etats s’avère dès mors impérative. Il y va du peu qui reste de la crédibilité des Nations-Unis, sachant que ce mardi encore un énième carnage vient d’être commis à Jénine dans un silence tombale de la communauté internationale. Tel-Aviv doit être sévèrement rappelée à l’ordre, sommée d’en finir avec ses colonies sauvages, ses massacres, ses agressions contre les pays voisins, et son occupation du Golan syrien. La paix, la vraie, durable et juste, ne saurait être obtenue qu’à ce prix. Il en va de même pour le Sahara Occidental, dernière colonie subsistant en Afrique. Résolutions onusiennes et légalité internationale prévoient que le peuple sahraoui doit bénéficier de son droit de décider librement et souverainement de son destin via la tenue d’un référendum d’autodétermination. Ne sont-ce pas là les voies et les voix de la sagesse, de la paix et du vivre ensemble entre nations ? à mon humble sens, le discours de ce mardi du président Tebboune vient imprimer ou accentuer un tournant historique aux équilibres géostratégique planétaires. Il redonne vie et voix ç un sud aphone et « oublié » par l’Occident. Il est appelé à devenir un document de référence dans les actions futures de l’ONU si ses dirigeants sont de bonne foi, souhaitent réellement se réformer, et en finir avec toutes les injustices criardes qui empoisonnent l’atmosphère terrestre depuis un bon demi-siècle. Avis !
M.A.