Edito :
Impardonnables contradictions
Par Mohamed Abdoun
La tournée de Gérard Darmanin, le ministre français de l’Intérieur, menée à la hussarde dans les pays du Maghreb, appelle une lecture politique aussi ferme et tranchée, sans la moindre diplomatique de rigueur. La presse hexagonale, sans prendre de gants non plus, s’en est chargée en effet.
Le premier flic de France, en effet, vient nous rendre visite pour obtenir, manu militari, l’expulsion de tous les « radicalisés » qui, aux yeux de Paris, ne peuvent plus prétendre à sa bienveillante hospitalité.
Une pareille demande, ma foi, pourrait se draper d’oripeaux à tout le moins acceptables. Oui, elle le pourrait cette détestation qu’éprouvent les dirigeants français à accepter le moindre rappel amical de leurs erreurs, et impardonnables, erreurs passées.
Le premier d’entre eux, Premier ministre de son Etat, et dans tous ses états surtout.
Jean Castex, en effet, a osé franchir le Rubicon en revendiquant, sur TF1 l’asile qu’accordait son pays aux criminels sanguinaires au nom de « la démocratie » et la « liberté » d’expression.
Sic ! si le retour de flamme que ce pays subit de plein fouet à cause de ce choix malheureux, et dont je parlais depuis de nombreuses années déjà, est loin de nous réjouir, force nous est e convenir que la suffisance et l’arrogance de monsieur Castex est loin de plaider sa cause, lui qui va jusqu’à évoquer un bien douteux parallèle entre le passé criminel colonial de son pays, et son « amitié » passé avec les monstres sanguinaires du GIA.
Du coup, une envie folle et inextinguible vous prend de sortir votre martinet pour « corriger » ce responsable qui donne vraiment l’air de ne franchement plus savoir sur quelle partition danser.
Il ne s’agit plus de rectifier, ni d’assumer froidement un sulfureux passé, quoique les répliques telluriques s’en font sentir jusqu’à ce jour.
C’est de présent que l’on parle désormais. Un présent amer, tout empreint de criminelles contradictions, mais que la France semble s’être résolue à boire jusqu’à la lie. Jusqu’hallali aussi.
Il nous est difficile, en effet, de croire le contraire quand on entend Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, s’exclamer que tout circuit de communication est rompu avec les groupes terroristes, pendant que son président himself, Emanuel Macron, tient un discours martial, bat le rappel des troupes et, et, en chef de guerre napoléonien, passe en revue ces dernières aux frontières pyrénéenne de son pays.
Lui aussi franchit donc le Rubicon. Mais, lui, le fait à sa manière. Derrière ses accents guerriers, ses professions de foi et, dont on rougirait presque, il donne plusieurs millions de dollars aux terroristes en guise de rançon, pour obtenir la libération d’otages « importants.
Or, si Alger réprouve cette pratique toujours tenue secrète, c’est qu’elle constitue bel et bien une forme de financement direct du terrorisme.
Sans craindre de passer par des raccourcis simples et simplistes, c’est Macron qui a fourni l’argent qui a servi à l’achat de cette arme blanche qui avait servi à la décapitation de cet enseignant d’histoire français.
Ce n’est pas tout, Macron a aussi fait pression sur Bamako pour obtenir la libération de centaines de terroristes. L’un d’eux s’est même retrouvé en Algérie, certainement en quête de quelque mauvais coup.
Impossible, dès lors, d’avoir confiance en des responsables qui disent la chose, mais font secrètement son contraire. En agissant ainsi, Macron ne protège pas vraiment son peuple. Non plus son pays. Il fait seulement semblant.
Or, comme les apparences sont souvent trompeuses, elles ont vite fait de se transformer en… appâts rances !
M.A.