Entretien
Kenti Balla, chargé de mission pour la RASD à Bruxelles : « Toute reconnaissance de l’occupation du Sahara occidental n’a aucun effet sur le plan juridique et reste contraire au droit international »
Kenti Balla, militant de la première heure de la cause sahraouie, est un diplomate chevronné qui jouit d’une très grande maitrise des dossiers les plus lourds et les plus déterminants dans lutte du combat libérateur du peuple sahraoui, comme le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental, la trahison et le chantage de Pedro Sanchez, ainsi que son destin politique et celui de l’Espagne, en train de se jouer en ce moment-même. Cet entretien très instructif est à lire, à faire lire et à partager aussi largement que possible. Avis :
Entretien réalisé par Mohamed Abdoun
La Patrie News : Vous connaissez et suivez de près la politique intérieure espagnole. Comment expliquer la cuisante et humiliante défaite aux élections locales du 29 mai passé, et quels pourraient être les résultats des élections générales convoqués en catastrophe par Pedro Sanchez ?
Kenti Balla : La défaite de Pedro Sanchez dans ces élections est due à plusieurs facteurs, je me limiterai à quelques-uns liés à la fois à sa politique intérieure et extérieure. Sur le plan intérieur, ses adversaires, le PP et VOX ne cessaient de critiquer son rapprochement avec des partis indépendantistes catalans (ERC) et basques (Bildu), surfant sur l’idée d’une Espagne en voie de division, voire conduite vers une guerre civile, ce qui ne manquait pas de rappeler un passé sombre et pas très lointain de l’Histoire de l’Espagne. À cela vient s’ajouter la situation économique que Pedro Sanchez n’a pas réussi à améliorer visiblement ni réussi à juguler les effets négatifs de l’inflation.
Concernant sa politique extérieure, ses adversaires l’ont attaqué sur ses choix contreproductifs pour le pays, notamment la modification de la politique traditionnelle du pays sur le Sahara occidental ou l’inutile embrouille qu’il a pu créer avec un voisin indispensable comme l’Algérie ou sur l’incompréhensible faiblesse montrée à l’égard du régime marocain. Tout cela a contribué à façonner l’image d’un Premier ministre faible, incapable d’assumer la fonction ou même de ne pas être à la hauteur des enjeux que traverse le pays.
La défaite franche de Pedro Sanchez dans les élections locales l’a conduit à jouer la dernière carte qui lui restait, à savoir la convocation des élections générales anticipées, pensant que plus le temps ne passait, plus sa défaite serait inéluctable et retentissante. Il avait raison, car tous les sondages réalisés récemment le donnait perdant dans les prochaines élections.
Sans anticiper de ce que diront les électeurs espagnols dans quelque jours, je pense que les dernières élections locales ont montré une tendance lourde contre Pedro Sanchez et qui n’est pas près de s’estomper dans un laps de temps si court, je dirais que l’on pourrait assister les jours à la défaite de Sanchez et au triomphe de son rival principal en l’occurrence Alberto Feijóo, qui probablement devra avoir besoin d’une coalition avec VOX pour pouvoir gouverner.
Est-ce qu’il y a une chance pour que Madrid renoue avec la légalité internationale concernant sa position traditionnelle sur la question de décolonisation du Sahara occidental ?
Avec Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères, un pro makhzen notoire, qui a été choisi au détriment d’Arancha Laya, rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’une éventuelle réélection de Sanchez lui donnerait l’opportunité de dire que ses choix politiques était justes et que de toute façon ces choix ont été confirmés par le peuple qui lui donne, par cette réélection, le feu vert de poursuivre sa politique.
Pour comprendre une telle attitude, ainsi que le grave revirement de Pedro Sanchez, il faut avoir à l’esprit les données qui ont été volées via logiciel espion Pegasus sur son portable, sur celui de son ministre de l’intérieur et de sa ministre de la défense et au chantage qui aurait pu être exercé contre eux. Évidement, le chantage à lui tout seul n’explique pas tout sur ce revirement qui, en soi, est une rébellion contre le droit international et un véritable défi lancé à l’ONU.
La Cour de justice européenne doit se prononcer avant la fin de l’année sur l’arrêt du pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui. Êtes-vous optimiste sur la teneur de cette décision finale et exécutoire. Et quelles devraient en être les conséquences sur la présence illégale du Maroc sur le sol sahraoui ?
Nous sommes optimistes. Ce n’est pas de l’optimisme béat, mais un optimisme fondé sur des données claires pour tout le monde, surtout pour les juges de la CJUE. En droit international, le Sahara occidental ne fait pas partie de la souveraineté du Maroc. Cela a été confirmé par la Cour Internationale de Justice, par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Il est difficile de voir les juges de cette même Cour se dédire et décider que finalement, ils avaient eu tort et qu’ils n’avaient pas fait le bon jugement qu’il fallait précédemment.
Le Sahara occidental ne fait clairement pas partie du territoire marocain et par conséquence l’UE peut avoir tous les accords qu’elle veut avec le Maroc sans pour autant inclure le Sahara occidental, qui n’est en rien concerné par ce que le Maroc fait ou ne fait pas. Si l’UE continue d’ignorer les décisions de sa propre justice, elle aura choisi l’illégalité avec tout ce que cela pourrait avoir comme conséquences, y compris sur son propre système judiciaire.
Mais, d’ores est déjà, on constate un début d’effet positif de l’arrêt de la Cour sans même arriver à la décision finale. L’accord de pêche UE/Maroc ayant arrivé à expiration, la Commission européenne apréféré aller dans le sens de la décision des juges, préférant ne pas entrer en négociations avec le Maroc et donc ne pas renouveler l’accord de pêche.
On voit là déjà un début de conséquences positives pour le peuple Sahraoui. Le fait de ne pas renouveler l’accord avec le Maroc priverait ce dernier d’une manne financière de 280 millions d’euros au titre des droits de pêche en plus de toutes les autres formes de soutien qu’offre l’Europe au Maroc en vertu de cet accord.
Mais le plus important de tout, c’est que cette décision de la Cour aura un effet sur tous les autres secteurs d’activités que les entreprises européennes voudraient exercer au Sahara occidental occupé en accord avec Maroc. Après cette décision, ces entreprises européennes qui voudraient investir au Sahara occidental devraient négocier leurs affaires avec le Front POLISARIO, qui est le représentant unique et légitime du peuple sahraoui.
De ce fait, on se rapproche davantage d’une reconnaissance sans ambiguïté du Sahara occidental et de son Peuple, ce qui faciliterait à qui voudrait faire le premier pas au niveau européen, toute reconnaissance des institutions qui les représentent. En s’éloigne donc plus de ce processus vicieux de normalisation du fait colonial au Sahara occidental, mis en place avec le Maroc et ses complices.
Le jour de la décision heureuse de la CJUE sera un grand jour pour les sahraouis et leurs amis qui devront le sabrer au thé sahraoui !
La politique extérieure marocaine avance essentiellement à l’aide de deux béquilles : la corruption et le chantage. La preuve et les exemples ne manquent pas. Comment est-ce que la diplomatie sahraouie, avec ses maigres moyens, mais forte de ses convictions et de la justesse de sa cause, pourrait-elle rivaliser les méthodes immorales et dispendieuses du Makhzen?
Vous l’avez dit, les moyens de la diplomatie sahraouie sont comptés au compte-gouttes, ce qui est normal, nous ne pouvons pas pour l’instant disposer des ressources économiques de notre pays. Nos moyens n’ont aucune commune mesure avec les moyens déployés par l’ennemi qui a fait main basse sur les richesses sahraouies et qu’il pille avec ses complices. Mais la force des sahraouis réside dans la justesse de leur cause, la légitimité de leur lutte et surtout l’unité de leur peuple.
L’unité du peuple est le secret de la résistance sahraouie et la base de toutes les victoires réalisées jusque-là, qu’ils soient diplomatiques ou militaires.
Le fait que notre peuple ait une conscience aigüe de l’injustice qu’il subit et notamment du sort tragique que son bourreau lui réserve, c’est-à-dire l’extinction, crée en lui une force qui peut pousser les montagnes. Il n’y a qu’à voir les réalisations déjà faites au niveau de la santé, de l’enseignement et de l’administration pour se rendre compte que le peuple sahraoui se projette déjà vers l’après la libération nationale et qu’il ne voit en l’occupation marocaine qu’une période qui aura sa fin et qui ne pourra jamais freiner son élan et son cheminement historique.
Le peuple sahraoui a l’honneur de la résistance et le Makhzen marocain la honte de l’occupation.
Vous étiez présent au 16ème congrès national du front Polisario. Quels points vous semblent essentiels dans les résolutions et la feuille de route qui en ont résulté ?
Sans aucun doute, le point fondamental de tous les congrès du Front est l’unité du peuple qui s’exprime à travers un tel événement et le plébiscite permanent donné au Front Polisario pour organiser la résistance jusqu’à la réalisation du but suprême qui est l’indépendance nationale.
En dehors de cet aspect, le Congrès général demeure un rendez-vous important dans la vie politique de notre peuple. C’est durant cette période que les congressistes évalue la période précédente et débâtent autour d’elle, adopte le programme d’action national et élisent l’instance exécutive et le Secrétaire général du Front pour les trois années à venir.
Cette année, le congrès a été particulier, car celui-ci s’est déroulé dans un contexte de guerre, étant donné la rupture du cessez-le-feu par le Maroc et le retour au combat armé. Les congressistes étaient très attentifs à cet aspect en adoptant le slogan de ” l’intensification de la lutte armée pour chasser l’occupant et parachever la souveraineté”.
L’action armée a été prioritaire, occupant une bonne partie des débats parmi les congressistes, suivi par l’action diplomatique. Cette importance transparait dans le Programme d’action national adopté à la fin du Congrès.
Après près d’un demi siècle de colonisation marocaine, l’ONU peine à forcer la main au Maroc afin que le processus de décolonisation et de tenue d’un référendum d’autodétermination reprenne enfin son cours normal. Quel rôle peut encore jouer le conseil de sécurité dans le règlement de ce conflit ?
En effet, l’ONU ne parvient pas à décoloniser le Sahara occidental. Autrement dit, elle ne parvient pas à assumer ses responsabilités. Car il s’agit bien de ses responsabilités. Récemment, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que le processus de décolonisation est “bloqué par ceux qui bloquent”. Pensez-vous donc que c’est le petit Front Polisario qui a bloqué toute une machine qui s’appelle l’ONU et son conseil de sécurité, durant trente ans ?!
Un jour, Antonio Guterres, devrait avoir le courage éthique de nommer “ceux qui bloquent” l’ONU au Sahara occidental. S’il ne le fait pas pour “débloquer” l’ONU, il devrait le faire pour sa conscience et pour l’Histoire.
En attendant, tout le monde sait que c’est le Maroc qui bloque l’ONU et pour ce faire, il s’est assuré du soutien et de la complicité de pays qui ont de l’influence au conseil de sécurité, particulièrement la France. Plus que tous les autres pays membres du conseil de sécurité, c’est la France qui bloque l’ONU et qui défend le plus l’entreprise coloniale marocaine au Sahara occidental. C’est un secret de Polichinelle que de le dire. L’ex-ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, l’a clairement et publiquement dit.
Il n’en demeure pas moins, que le rôle du conseil de sécurité reste fondamental dans la décolonisation du Sahara occidental. Il y va non seulement de sa responsabilité, mais aussi de sa crédibilité. Le Conseil ne peut continuer à appliquer une politique de deux poids deux mesures et jouer au juge qui applique une justice à géométrie variable, selon la tête et la couleur du client.
Plus de cents résolutions ont été adoptées appelant toutes à la décolonisation du Sahara occidental. Aucune d’elle n’a été exécutée.
Quand la guerre en Ukraine a éclaté, le ministre russe des Affaires étrangères a fini par demander aux membres du Conseil de sécurité : mais qui bloque donc l’exécution des résolutions sur le Sahara occidental?!
On dirait que A. Guterres répondait plus au ministre russe qu’à l’étudiante de l’IEP de Paris qui lui posait la même question.
le Conflit armé en Ukraine a rebattu du tout au tout les cartes géostratégiques planétaires. Quel pourrait être ou devrait être la place de la RASD dans ces mutations planétaires ?
Justement, ce conflit d’Ukraine devrait faire réfléchir les États au sens de leurs devoirs et responsabilités et comprendre l’importance vitale d’un monde fondé sur la force du droit et non sur le droit de la force. Tous les États doivent respecter le droit international et à plus forte raison ceux qui sont censés l’influer et le protéger du fait qu’ils soient membres permanent du Conseil de sécurité.
En dehors du droit, point de salut.
Nos nations ne sont pas condamnées à être le Sisyphe de la mythologie grecque, condamnées à devoir répétitivement construire leur Société des Nations chaque 70 ans au prix de dizaines de millions de morts.
De ce point de vue, la RASD a sa place parmi les nations, car elle est l’expression de la volonté souveraine d’un Peuple qui existe, dont le droit est inaliénable et imprescriptible, un Peuple reconnu en tant que tel par les Nations-unies, un Peuple qui a souverainement proclamé sa république, la RASD. Celle-ce a déjà la reconnaissance de 84 États dans le monde et est membre fondateur de l’Union Africaine. Nous constatons que la majorité des États qui l’ont reconnue avaient déjà souffert des affres du colonialisme et que, à l’inverse, aucun État anciennement colonialiste n’a voulu la reconnaitre.
Les mutations géopolitiques en cours devraient attirer l’attention du monde sur l’injuste situation du peuple du Sahara occidental et de sa République, qui sont victimes d’une occupation étrangère rendue possible par la complicité des uns et la passivité des autres.
Si l’on veut régler la situation en Ukraine sur la base du droit international, l’on ne peut pas dire que pour le Sahara occidental, c’est un autre droit international qui s’applique.
À cause ou grâce au “deal du siècle” les cause sahraouie et palestinienne sont désormais liées, et quasiment sœurs jumelles. Comment tirer un maximum d’avantages de ces données nouvelles face à une Ligue arabe dominée par des monarchies rétrogrades, et enclins à défendre les positions colonialistes du Maroc, ainsi que celles d’Israël ?
Les points de similitudes entre la cause sahraouie et palestinienne sont évidentes. Les deux peuples subissent une occupation qui leur dénie le droit d’exister dans le cadre d’un État indépendant. Pourtant, le droit des deux peuples est reconnu par l’ONU et des résolutions en leur faveur ont été adoptées par l’Assemblée générale et par le Conseil de sécurité.
Les mouvements de libération palestiniens et sahraouis devraient avoir une meilleure collaboration et coordination pour faire entendre leur voix sur la scène internationale et en finir avec l’occupation. De la même manière que les deux forces d’occupation marocaine et israélienne coordonnent entre eux en vue de parfaire leur occupation et sortir impunis de cette grave violation du droit internationale.
Cela pourrait commencer, dans un premier temps, par des visites mutuelles entre sahraouis et palestiniens, des prises de position publiques et communes sur divers sujets d’intérêt commun. En résumé, tout ce qui pourrait raffermir les liens entre les deux peuples devrait être fait.
Ceux qui sympathisent avec la cause palestinienne pourrait l’être tout autant pour la cause sahraouie et vice versa, étant donné la similarité susmentionnée. Ils devraient donc unir et mutualisent leurs efforts pour avoir plus de force.
À cause de ce “deal du siècle”, Tel-Aviv tente de poser le pied en Afrique. L’entrée du Maroc à l’UA n’était pas innocente non plus. Comment amener l’UA (dont la RASD est membre fondateur), à jouer un rôle plus dynamique dans la décolonisation du Sahara occidental ?
L’UA est une organisation continentale, qui peut aussi jouer un rôle pour rétablir au niveau du continent et faire jouer la médiation entre des États membres en crise ou en conflit. Elle peut donc jouer un rôle dans la résolution du conflit entre la RASD et la Maroc, entreprendre un processus de médiation ou les inviter à négocier une issue du conflit, conforme au droit international.
Par le passé, l’organisation continentale, l’OUA, a pu jouer un rôle important en faveur de la décolonisation du Sahara occidental en adoptant la résolution 104 et en participant à la mise en œuvre du Plan de Règlement.
Aujourd’hui, l’UA peut jouer un rôle tout aussi important pour rapprocher les points de vue des deux parties., cela pourrait passer par l’initiative d’un État ou un groupement d’États ou bien par une action de chefs d’États ayant du poids au sein l’organisation continentale.
Si une des parties se montrait de mauvaise foi, elle peut se faire condamner et sanctionné par l’Union africaine.
Quelle est votre réaction vis-à-vis du soutien de Tel-Aviv à la prétendue marocanité du Sahara occidental ?
Je fais remarquer d’emblée à vos lecteurs que toute reconnaissance de l’occupation illégale du Sahara occidental, d’où qu’elle vienne, n’a aucun effet sur le plan juridique et reste contraire au droit international. Si un régime quelconque lui fait plaisir de déclarer le Sahara occidental comme faisant partie de la souveraineté marocaine, grand bien lui fasse ! ce ne sera pas cela qui va faire modifier le statut du Sahara occidental ou la faire tomber de la liste des territoires sous domination coloniale de l’ONU. D’ailleurs, celle-ci vient de déclarer que rien de similaire ne modifiera sa position et son engagement vis-à-vis du Sahara occidental et de l’impératif devoir de sa décolonisation.
Sur le plan éthique, ce genre d’agitations ne fera qu’enfoncer dans l’immoralité et l’illégalité tout régime qui soutiendrait l’agression et l’extension territoriale par la force du régime marocain commis contre son voisin sahraoui.
Par ailleurs, si Tel Aviv apportait un tel soutien au régime d’occupation marocain, ça aurait donné une preuve supplémentaire, s’il en fallait encore une, du caractère belliqueux et agressif de ses liens avec le makhzen et de ses mauvaises intentions à l’égard de la région nord-africaine. Dans les faits, cela pourrait se traduire, tout au plus, par la vente de matériel militaire pour soutenir l’effort militaire marocain contre les combattants sahraouis et de matériel répressif pour permettre au régime marocain d’opprimer encore plus férocement les sahraouis restant dans les territoires occupés.
On verra, de toute façon, la suite de ce prétendu soutien à la souveraineté du makhzen sur notre pays. Pour l’instant, on est au stade d’une lettre exhibée par un régime marocain qui gère son occupation par le mensonge et la propagande. Cela rappelle quelque part une lettre quasi similaire, celle de Pedro Sanchez. Une lettre dont on a beaucoup parlé et que certains en viennent à douter, désormais, de son existence réelle. En somme, une lettre qui ressemble de plus en plus à une Arlésienne dont on en parle souvent, mais on ne la voit jamais !