Gérald Darmanin à propos des violences urbaines : « Moins de 10% des 4000 interpellés sont des étrangers »
Interpelé par les parlementaires (Assemblée nationale puis Sénat) sur les violences urbaines, qui ont secoué plusieurs villes de France des jours durant après la mort de Nahel sous les balles d’un policier, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a émoussé le zèle des élus de l’extrême droite notamment, qui ont rendu les « immigrés », responsables de la destruction de biens publics et privés.
Paradoxalement pragmatique, il ne s’est pas embourbé dans des discours confus et sibyllins, lui qui défendait une nouvelle loi sur l’immigration assez restrictive. Il a illustré ses réponses par des faits, qui ne pourraient être controversés.
“Dans les commissariats que j’ai visités en 4 jours, j’ai regardé les gens qui étaient en garde à vue. Il y a des gens qui apparemment pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kevin et Mattéo” a-t-il rapporté. « il ne faut pas confondre le débat monsieur le député. Moins de 10% des 4000 interpellés sont des étrangers. 90% sont des français. 40 seulement sont éligibles aux centres de rétention administrative » a-t-il asséné dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, en écho à une question à un député du Rassemblement national (Anciennement FN).
Pour Gérald Darmanin, poser le problème des émeutes et de la casse sous l’angle identitaire et de l’immigration est « erroné », soulignant que le fléau « aujourd’hui, ce sont les jeunes délinquants, pas les étrangers (…) Nous ne voulons ni de la haine des policiers ni de la haine des étrangers. ».
Dans un exercice d’équilibriste, il a estimé qu’il ne convient pas d’exploiter la mort de l’adolescent de 17 ans pour s’attaquer aux immigrés ou stigmatiser la police. Il a imputé implicitement la responsabilité de la mort de Nahel au seul policier auteur du tir.
S. B.