Histoire : Les frontières marocaines ne sont jamais allées au-delà d’Agadir
Dans un style didactique et fort séant, le blogueur Mohamed Doumir, qui a pour habitude de publier des vidéos sur l’histoire du grand Maghreb, explique que les frontières légales et géographiques du Maroc ne sont jamais allées au-delà de la ville d’Agadir. Ce faisant, l’auteur de cette courte et percutante vidéo se base sur des livres et des cartes remontant aux XVIe et XVIIe siècle. Cela ne fait pas que prouver que le Maroc occupe illégalement le Sahara Occidental et en oppresse les populations autochtones depuis la marche verte de Hassan II de 1975. En effet, si ces frontières historiques s’arrêtent juste à Agadir, il devient carrément possible de supposer que le Maroc occupe illégalement Tiznit et Sidi Ifrni. Ce sont des villes hispanophones qui s’étaient déjà soulevées contre le régime corrompu et prédateur du Makhzen, dans le cadre de la révolte dite du Rif marocain. Mais sans aller jusqu’à rogner une partie des territoires occupés présentement par le régime alaouite, force est de rappeler à ce dernier qu’il doit quitter séance tenante le Sahara Occidental, qu’il occupe illégalement, et dont il pille effrontément les richesses minières et halieutiques. Ce n’est pas tout. Pour qui connait de près la cuisine politique marocaine, sont parti Istiklal est le plus virulent et le plus expansionniste. Il ne se contente pas en effet de soutenir l’occupation marocaine du Sahara Occidental, et va carrément jusqu’à revendiquer une partie du sol algérien arraché et arrosé avec le sang sacré de nos glorieux martyres. Si la guerre des sables de 1963 a mis à nu la traitrise du Makhzen qui avait profité de la relative impréparation de notre glorieuse ALN pour tenter de nous envahir, le Maroc se confinait dans ses frontières légales et légitimes en 1957. Une carte d’adhésion à son parti Istiklal en est une preuve irréfutable et formelle. Ont y voit en effet clairement le tracé de ses frontière où ne figure pas du tout le Sahara Occidental. L’ancien protectorat marocain, qui doit son indépendance à la révolution algérienne, avait également édité en 1957 des timbres postaux avec imprimé dessus la carte géographique du Maroc. Le Sahara Occidental, alors occupé par l’Espagne, n’y figurait pas. Ni n’était revendiqué par les gens du Makhzen. Seuls les Sahraouis se battaient armes à la main pour leur indépendance. Ils le faisaient sous la conduite du front Polisario, créé en en 1975 par El Ouali Sayed avec d’autres compagnons à l’exemple du défunt président Mohamed Abdelaziz. Le front Polisario avait du reste tourné ses armes contre l’envahisseur marocain au lendemain de la criminelle marche verte de Hassan II. A la vue de ces timbres postaux, il est impossible de ne pas penser au récent témoignage de l’ancien numéro deux du régime de Mouammar Kadhafi. Abdassalam Jalloud témoigne sur France24 et dans son livre « L’épopée », pour dire qu’au moment où il était allé voir le roi Hassan II pour lui demander des armes au profit du front Polisario, qui se battait en 1972 contre l’occupant espagnol, le roi marocain avait catégoriquement refusé, en répondant que le Sahara Occidental n’était pas marocain ». Cet aveu, que viennent renforcer les timbres postaux donnés en illustration, trahit également l’hypocrisie, l’égoïsme et la veulerie de ce roi. Pour Alger, ancienne Mecque des révolutionnaires, la nécessité d’aider tous les peuples qui se battent pour leur émancipation et leur indépendance est un une doctrine incontournable. C’est pour cela que nous avons aidé l’ANC de Madiba qui se battait contre l’apartheid sud-africain. C’est pour cela aussi que nous soutenons le front Polisario.
Ali Oussi