La France ne va pas ouvrir un consulat au Sahara occidental occupé
Soutien sempiternel des thèses marocaines concernant le Sahara occidental, la France semble édulcorer sa position. Bien qu’elle demeure, officiellement et officieusement, dans le camp du makhzen, une chose est, néanmoins, sûre : Paris n’ouvrira pas un consulat dans ce territoire occupé.
Hélène Le Gal, ambassadrice de France à Rabat, l’a affirmé dans un entretien accordé à la version française du site saoudien Arab News. « Les consulats sont extrêmement liés à la question du nombre de Français, et assez peu de Français vivent au Sahara. Il yen a certes quelques centaines qui travaillent dans le secteur du tourisme, mais cela ne justifie pas la création d’un consulat », a-t-elle expliqué.
En dépit des appels insistants lancés par le Maroc en direction des pays européens, via Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères de Mohammed VI, aucun d’eux ne veut suivre. La déclaration de la diplomate française constitue, quant à elle, un nouveau camouflet pour le palais royal. Le chef de la diplomatie du makhzen n’est pas le seul qui a été missionné pour convaincre les Européens. Mjid El Guerrab, député d’origine marocaine de la République En Marche, a tenté de faire un forcing sur les autorités françaises. En février, il avait adressé une question écrite à Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, pour réclamer l’ouverture d’un consulat à la ville occupée de Dakhla où des Français sont installés, selon lui.
Un échec cuisant ! Car, tout simplement, Paris n’a montré aucune motivation pour une telle entreprise.
Cherchant querelle à tout le monde, le Maroc poursuit, cependant, ses déclarations et gestes inamicaux envers l’Espagne pour la faire revenir sur ses positions. Il s’agit là d’« un chantage » comme l’a qualifié la ministre espagnole de la Défense. En ébullition, le Maroc donne l’impression de vouloir rester dans ce créneau. Nasser Bourita a accusé ce jeudi son voisin espagnol de « dualité ». Le ministre marocain est allé jusqu’à mettre en garde Madrid en lui signifiant « que le Maroc d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier ».
Une stratégie perdante à tous les niveaux et sur tous les tableaux…
Djaouad Amine