Le dessalement comme palliatif au stress hydrique : Le président de la République ordonne un plan d’urgence
Dans les principales grandes villes du pays, particulièrement Alger, la canicule est vécue dans la douleur, durant l’été 2021. Le stress hydrique culmine à son paroxysme, autant que la troisième vague des contaminations au coronavirus. Un programme de rationnement de l’alimentation en eau potable est mis en exécution au grand dam des abonnés de l’Algérienne des eaux (ADE). La situation frôle l’inexorable. En conseil des ministres du 30 mai 2021, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, instigue un plan d’urgence voué à résorber la crise de la ressource hydrique. Il a souligné « l’impératif de doter définitivement le secteur d’une politique éclairée sur la base d’un plan coordonné et scientifique de production et de gestion des ressources en eau ». Le chef de l’Etat a misé, dans cette démarche, sur un grand potentiel de l’Algérie : son balcon sur la Méditerranée, long de 1600 kilomètres. « Le recours aux barrages à hauteur de 20%, aux nappes phréatiques à taux égal et aux stations de dessalement pour le restant afin de préserver les réserves stratégiques nationales en eau » a-t-il préconisé. Il a ordonné, à ce titre, de lancer, à brèves échéances, des projets de dessalement d’eau de mer dans l’Est, l’Ouest et le Centre du pays.
Quelques semaines plus tard, le ministre des Energies et des Mines, son collègue des Ressources en eau et les chefs des Exécutifs des wilayas d’Alger et de Boumerdes ont officié à la cérémonie de signature de lettres d›engagement entre deux filiales de « Sonatrach »(Algerian Energy Compagny et la Société nationale de Génie civil et bâtiment ) avec la société Cosider canalisation, pour la réalisation de trois stations de dessalement d’eau de mer à Alger (les usines de Bateau cassé et El Marsa) et Boumerdes (Corso), d’une capacité globale de 150.000 m3 par jour. Dans une deuxième phase, le plan d’urgence prévoit la construction d’une centrale de désalinisation d’une capacité de 250.000 m3/j dans la banlieue-ouest de la capitale, une autre à Cap Djenat (400.000 m3/j) et une troisième à El Tarf (250.000 m3/j).
Le membre du gouvernement a souligné que d’autres projets sont à l’étude dans les wilayas d’Oran,. Les études maritimes et géotechniques de quatre futures infrastructures, prévues à Béjaïa, Tipaza, El-Taref et Cap-Djenat ont été lancées. Les délais de réalisations sont de 24 mois.
L’objectif est d’installer une station de dessalement dans chacune des villes côtières. Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique avait affirmé, le jour du lancement des chantiers, que la mise en service des trois stations de dessalement de Bateau cassé, El Marsa et Corso, réduirait de « 72% le recours aux eaux superficielles dans la capitale ». Les eaux des barrages de Taksebt, Koudiat Asserdoune et Kadara, fournies aux algérois, seront réservées à l’approvisionnement des wilayas de Boumerdès, Tizi-Ouzou, M’sila, Bouira et Médéa. Le barrage de Douéra sera destiné à l’irrigation des terres agricoles.
S. B.