Alors que ses troupes perdent du terrain
Le maréchal Haftar contraint à un accord pour un cessez-le-feu
Longtemps intransigeant sur le terrain diplomatique, le maréchal Khalifa Haftar s’est rangé à un appel à un cessez-le-feu, à l’initiative du Caire, où il se trouvait auprès d’un de ses grands alliés, le président égyptien Abdel Fattah El Sissi.
Le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen, a apporté en effet son soutien à un cessez-le-feu à partir de ce lundi 09 juin, dans le conflit l’opposant aux forces gouvernementales.
L’initiative, baptisée la «Déclaration du Caire», réclame le retrait des «mercenaires étrangers de tout le territoire libyen», le «démantèlement des milices et la remise des armes», a précisé le président égyptien.
Selon lui, l’initiative ouvre la voie à la formation d’un conseil présidentiel élu en Libye et empêche «les groupes extrémistes et les milices» de contrôler les ressources du pays. La nouvelle initiative de paix égyptienne pour la Libye porte par ailleurs la création d’un conseil élu et l’instauration.
Présenté après l’échec d’une offensive du maréchal Haftar sur Tripoli, le plan comporte aussi un appel à des négociations à Genève et au retrait de tous les combattants étrangers de Libye, a ajouté le président égyptien.
Ce dernier a accepté cette initiative au moment où ses forces subissent une série de revers dans la bataille.
L’Algérie appelle à une solution politique inclusive et durable
L’Algérie a pris acte de la dernière initiative politique en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et d’une solution politique à la crise libyenne.
Le ministère des Affaires étrangères a en effet rappelé dans un communiqué rendu public, la position de l’Algérie «qui se tient à équidistance des frères libyens ainsi que les efforts consentis à différents niveaux pour parvenir à un règlement politique, à commencer par un cessez-le-feu et le retour des belligérants libyens à la table du dialogue, pour aboutir à une solution politique inclusive, conformément à la légalité internationale et aux décisions du Conseil de sécurité onusien, et ce dans le respect de la volonté du peuple libyen frère».
L’Algérie a également réitéré «son attachement au rôle axial des pays voisins afin de rapprocher les vues entre les frères libyens, à la faveur d’un dialogue inclusif en tant qu’unique voie pour rétablir la paix en Libye et garantir son unité et son intégrité territoriale».
De ce fait, l’Algérie «appelle les différents acteurs régionaux et internationaux à coordonner leurs efforts pour trouver un règlement politique durable à la crise dans ce pays frère». Début mai dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé la disponibilité de l’Algérie à poursuivre son appui au peuple libyen, déplorant, par la même, « les graves dérives” en cours dans ce pays ».
Qui gouverne en Libye ?
La question mérite amplement d’être posée d’autant que depuis renversement, en 2011, de Mouammar Kadhafi, la Libye ne dispose pas d’institutions stables. Depuis plus de cinq ans, des gouvernements et des parlements concurrents dirigent, pour les uns, l’ouest du pays, et pour les autres, l’est.
Depuis l’offensive lancée par le maréchal Haftar sur Tripoli il y a plus d’un an, toutes les tentatives de cessation des hostilités ont échoué, sur fond d’implication croissante de puissances étrangères.
Ce conflit, dans un pays en proie au chaos depuis 2011, a fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et poussé plus de 200.000 personnes à fuir leur domicile.
Dimanche, 07 juin, la situation sécuritaire apparaissait particulièrement fragile à Tarhouna, deux jours après le retour du GNA.
Les autorités de Tripoli ont mis en garde contre les actes de représailles ou de pillages, sous peine de poursuites pénales.
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