Maroc/Hydrocarbures : arrêt de l’unique raffinerie du royaume, un drame pour l’économie marocaine
Et voilà que toutes les vantardises royales du Maroc tombent dans l’eau nauséabonde du mensonge et de la trahison.
Moins de six mois après la fermeture des vannes pétrolières salvatrices de l’Algérie, l’unique raffinerie qui faisait vivre des milliers de citoyens de sa majesté vient de baisser rideau et, avec elle, plusieurs activités connexes ont disparu, entrainant une augmentation importante du chômage déjà endémique, un endettement plus grand du makhzen et des difficultés sociales qui vont en s’aggravant.
En effet, la raffinerie marocaine Samir qui vient d’arrêter son activité a entrainé la perte de plus de 3500 emplois chez les manutentionnaires et creusé le déficit commercial du pays, comme rapporté par le syndicat d’entreprise.
C’est d’ailleurs le quotidien marocain ‘L’opinion.ma’ qui cite le syndicat d’entreprise de la raffinerie pour affirmer que cette fermeture a causé la perte de plus de 3500 emplois chez les manutentionnaires, mis en danger de licenciement de plus de 900 employés permanents et, ce qui est plus grave, la perte probable de plus de 20000 emplois chez les entreprises marocaines créancières de la raffinerie qui pourraient ne jamais récupérer leur argent, des créances qui pourraient dépasser les 20 milliards de dirhams. Quant au déficit commercial, il est représenté par la perte de la valeur ajoutée produite par les opérations de raffinage du pétrole brut.
D’un autre côté, l’arrêt de cette raffinerie, l’unique au Maroc a provoqué une diminution du stock de produits pétroliers raffinés.
La ville de Mohammadia est aussi touchée de plein fouet par sa privation des revenus, très importants, concernant le flux commercial, les revenus fiscaux et le soutien au développement urbain, sportif et culturel.
Avec une capacité de stockage de plus de deux millions de mètres cubes de produits raffinés, la raffinerie Samir assurait 64% de la demande marocaine en produits pétroliers.
Au sein de la classe politique et scientifique marocaine, cette fermeture est qualifiée par l’ancien premier ministre Benkirane de ‘faute grave’, de ‘crime politique’ et de ‘crime économique de l’Etat’.
Cette fermeture est donc une conséquence directe de l’arrêt des approvisionnements en pétrole à partir de l’Algérie, des approvisionnements qui étaient une véritable manne financière offerte par notre pays au Maroc mais le makhzen n’a pas trouvé mieux que de trahir les sentiments fraternels que lui vouait son voisin.
Les conséquences qui viennent d’être citées ne sont que les premières d’une longue série qui arrivera à mettre à genoux l’économie du Maroc à cause ‘d’un mariage malsain entre les affaires et la politique’, comme l’a si bien affirmé Pr Nadjib Akesbi, dans une étude parue dans la Revue marocaines des sciences politiques et sociales.
Tahar Mansour