Office national des publications scolaires (ONPS) : Le manuel scolaire de A jusqu’à Z
Le secteur de l’Education nationale accueillera, pour l’année scolaire 2022-2023, près de 11 millions d’élèves, tous cycles confondus, dont 425.625 nouveaux élèves qui rejoindront les bancs de l’école pour la première fois, soit une hausse de près de 4,3% du nombre d’élèves.
Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed qui présidait le 15 août par visioconférence, les travaux d’une conférence nationale en présence de cadres de l’Administration centrale, de directeurs de l’Education (DE), de Secrétaires généraux (SG) et de chefs de départements au sein des Directions de l’Education, a mis l’accent, lundi, sur la nécessité de bien préparer la prochaine rentrée scolaire, à travers « le suivi de toutes les opérations y afférentes ».
Pour les responsables du secteur, il s’agit également d’assurer la disponibilité en quantités suffisantes du manuel scolaire, indissociable de la scolarisation de nos enfants.
« C’est une des missions dont est chargé notre organisme », nous assure d’emblée le directeur général de l›Office national des publications scolaires (ONPS), Mahmoud Ikhlef.
« Les instructions de la tutelle sont fermes à ce sujet. Nos travailleurs répartis en trois brigades/jour, sont mobilisés y compris durant les week-ends pour que l’on puisse satisfaire la demande », a-t-il ajouté dans sa déclaration à la Patrie News qui s’est déplacée au complexe d’impression du manuel scolaire de l’ONPS, sis à El Achour (Alger) afin de mettre au fait ses lecteurs du processus de « fabrication du livre ».
Nous sommes accueillis sur place par le directeur général adjoint chargé de la Communication à l’ONPS, Yacine Mira, ainsi que par les cadres de l’Office.
De la conception, au design, à l’impression jusqu’à la diffusion et à la distribution, avant qu’il n’atterrisse sur la table de l’écolier jusqu’au fin fond du Grand Sud, le manuel scolaire dans sa forme finale, est le résultat d’une dizaine d’opérations, exécutées à la perfection par les travailleurs de l’ONPS, chacun à son poste.
Certains d’entre eux que nous avons rencontrés dans le cadre de ce reportage, sont au seuil de « la retraite », comptabilisant une trentaine d’années de service en son sein.
L’impression étant un « métier complexe » exigeant une parfaite maîtrise, l’imprimerie de l’ONPS dispose, faudrait-il le souligner d’un « matériel dernier cri ».
Un effort considérable a été en effet consenti dans la modernisation des équipements en remplacement des anciennes rotatives.
« Tout, ou presque a été numérisé », nous assure-t-on sur place. Le tournant du « complexe », fut assurément l’inauguration en avril dernier, par le ministre de l’Education Abdelhakim Belabed, d’une nouvelle machine d’impression d’une capacité de près de 500.000 livres/jour, et ce, en concrétisation des décisions prises par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant la promotion et le renforcement de l’ONPS, étant un « outil important » pour la promotion de l’impression du livre scolaire.
Cette machine « a, d’ors et déjà, contribué à l’amélioration de la cadence de l›impression du livre et de sa qualité, d›autant qu›elle est en mesure d›imprimer 35.000 exemplaires à l›heure, soit l›équivalent de 500.000 exemplaires par jour », nous explique-t-on sur place.
Tout de même, la mise en marche de cette nouvelle « rotative » ne veut dire en aucun cas « délaisser ses anciennes consœurs ». Bien contraire.
« Leur rénovation et maintenance est assurée périodiquement », nous affirme encore le chargé de la Communication à l’ONPS, Yacine Mira.
Un office, des missions……
Créé le 1er janvier 1990 l›Office national des publications scolaires (ONPS), est chargé, au titre de ses missions commerciales, de l’édition, de l’impression et de la diffusion des ouvrages, manuels, revues, documents et livres parascolaires selon la réglementation en vigueur sur tous supports didactiques.
L’organisme a également à sa charge, la duplication, l’édition et la diffusion d’ouvrages, manuels et documents étrangers à usage scolaire et pédagogique traduits ou adaptés dans le respect de la réglementation en vigueur, de densifier le réseau national de distribution des manuels scolaires, livres parascolaires et documents pédagogiques par le biais de la vente au détail, d’élargir l’activité de diffusion par la création de centres de wilayas de distribution et de diffusion pédagogique, d’antennes et de points de vente ainsi que des librairies privées agréés par l’office à travers tout le territoire national.
En effet, l’office est l’instrument de mise en œuvre de la politique nationale en matière de dotation des élèves et les personnels de l’enseignement et de l’encadrement pédagogique et administratif en moyens et supports pédagogiques, didactiques, en ouvrages et polycopiés et tous autres documents sur tous supports.
Pour ce faire, l’ONPS, qui s’est « bien implanté » sur l’ensemble des 58 wilayas du pays, peut compter sur ses 57 Centres de wilayas de distribution et de diffusion pédagogiques, 04 Centre régionaux de diffusion et de distribution.
S’agissant de la disponibilité du manuel scolaire justement, le premier responsable de l’ONPS s’est montré rassurant.
Chiffres à l’appui, Mahmoud Ikhelf a fait état de la distribution de plus de 70 millions de manuels à travers les établissements éducatifs, sans compter les 44.114 livres en braille destinés aux élèves non-voyants, y compris les livres scientifiques.
Toujours s’agissant de la disponibilité du manuel scolaire, et dans l’objectif de diversifier et de faciliter l’opération de vente, l’Office a renouvelé ses accréditations avec 1406 librairies, en sus de 600 points de vente et 58 expositions, à travers lesquels les parents d’élèves pourraient se procurer le livre scolaire.
Les écoles également sont mises à contribution. Une prime a d’ailleurs été instituée par le ministère de tutelle pour les responsables des établissements scolaires qui se chargeraient de la vente du livre scolaire en prévision de la prochaine rentrée.
C’est dire qu’il n’a jamais été question de renoncer à la vente du manuel scolaire au sein des établissements éducatifs.
« Les autres structures et foires dédiées aux livres scolaires viennent soutenir l›opération de vente et non la remplacer », affirmait dernièrement le ministre.
Aussi, cette année, l’ONPS a eu recours, selon son premier responsable, aux boutiques en ligne (vente et livraison).
« Ce service couvre les 58 wilayas contre un montant symbolique payé par le parent d›élève, estimé à 150 dinars pour tous les manuels livrés par ces magasins », a encore noté notre interlocuteur.
Les parents d’élèves pourront également se procurer le manuel scolaire via une plateforme numérique pour le e-paiement, opérationnelle à partir de septembre.
Ces mécanismes, notamment les librairies privées, les expositions et les boutiques en ligne, vont ainsi réduire la pression sur l’acquisition des livres scolaires observée chaque début d’année scolaire.
Pour le transport, il convient de noter que l’ONPS dispose de sa « propre flotte » de véhicules.
« Si besoin est, nous faisons appel à des sous-traitants dans le domaine », nous dit-on. Mais, pour le moment, « la situation est maîtrisée ».
Aussi, s’inscrivant dans le cadre des orientations du président de la République portant allégement du cartable, l’ONPS a d’ors et déjà entamé l’impression et la distribution de « kitabi », un livre destiné en deux exemplaires et dans toutes les matières pour les élèves de la 3ème , 4ème et 5ème AP.
Ainsi, (mis à part le cahier des épreuves), les scolarisés n’auront plus à ramener en classe, tous les manuels.
« Ces livres seront en double. L’un est en classe (à charge du ministère de l’Education) l’autre chez les élèves avec le même contenu », nous explique-t-on.
Seule la couverture diffère. Aussi, l’ONPS, est sur le point d’entamer l’impression du livre de la langue anglaise, étant enseignée cette année à partir de la 3ème AP.
Aussi, l’Office imprime et distribue des livres du Saint-Coran et du Hadith édités en Braille distribués gratuitement aux non-voyants.