Parlement français : Le pied noir pro-OAS José Gonzales, indésirable au groupe d’amitié algéro-français
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Une vingtaine de députés de gauche vient de demander (enfin) le départ de José Gonzales du poste de numéro 2 du groupe d’amitié parlementaire entre Paris et Alger.
Ce pied-noir avait salué la mémoire de “ses amis morts” pendant la guerre de décolonisation à la tribune de l’Assemblée nationale fin juin. Ces députés, membres de la NUPES de Mélenchon, viennent de signer une tribune exigeant ce départ, immédiat et inconditionnel.
Sa nomination est “une insulte aux victimes de l’Organisation armée secrète (OAS), de la guerre d’Algérie et, plus largement, du colonialisme français”, peut-on lire dans les colonnes du Monde. Fin juin, pour la toute première séance de l’Assemblée nationale, José Gonzales qui est le doyen de l’Assemblée nationale, avait exprimé à la tribune son émotion en pensant à “ses amis morts” en Algérie. Sic ! Ce pied-noir, né à Oran en 1942, avait également expliqué, la voix nouée, être ému de “voir côte à côte réunis” tous les députés, comme “un symbole d’unité française”.
L’OAS est considérée à juste titre par les historiens spécialistes de la guerre d’Algérie comme une organisation terroriste, autrice d’attentats qui ont fait des centaines de morts en Algérie et plusieurs dizaines en métropole française. Parmi les cibles: le bureau du vice-président du Sénat ou encore le domicile d’André Malraux, alors ministre de la Culture.
Parmi les signataires, on compte l’ancien macroniste Aurélien Taché, désormais député écologiste, la présidence du groupe EELV à l’Assemblée nationale Cyrielle Chatelain, la communiste Elsa Faucillon ou encore Paul Vannier, une figure montante de La France insoumise. Les présidents algérien et français Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron sont certes sur une voie ascendante vers l’apaisement total des relations entre Alger et Paris.
Cette tendance lourde et positive est ressortie du dernier entretien récemment accordé par Tebboune au Figaro, mais aussi de l’historique visite en France du chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Said Chanegriha. Or, les nombreux nostalgiques du « paradis perdu » et de « l’Algérie française » ne l’entendent guère de cette oreille.
C’est, du moins, ce qu’il faut déduire de la désignation de José Gonzales, député du RN de Marine Le Pen. Ce n’est pas tant la couleur politique de ce député qui pose problème. Ce dernier est un pied noir, natif de la ville d’Oran, et partisan déclaré du terrorisme putschiste de l’OAS.
Il s’est en effet gravement distingué lors de la séance d’investiture de l’assemblée, en sa qualité de président-doyen, en s’en prenant, à Emmanuel Macron, qui avait évoqué des « crimes contre l’humanité » commis en Algérie par la France coloniale, lors de sa toute première visite à Alger, alors qu’il n’était que candit au palais de l’Elysée.
Loin de s’arrêter en si mauvais chemin, José Gonzales avait également contesté les crimes commis par les terroristes de l’OAS. Nul doute que sa désignation risque de freiner sérieusement et durablement cette normalisation annoncée, d’autant que Macron, qui s’apprête à briguer un problématique second mandat, n’a pas les coudées franches, face à une assemblée française où l’extrême droite a largement pris ses quartiers, pour se permettre de dicter ses lois au Palais Bourbon.
Ce n’est pas tout. A la faveur du lot de scandaleuses révélations du Maroc-gate, et en sachant que Rabat a tissé des relations très « étroites » avec le RN de Marine Le Pen, il est légitime de se demander si José Gonzales n’est pas en mission commandée pour contrarier cet historique rapprochement gagnant-gagnant entre Alger et Paris. Il était plus que temps d’agir contre ce loup entré subrepticement dans la bergerie parlementaire française…
Ali Oussi