(Pas de) Tehlab
– Elle s’appelait Hind Rajab. Elle n’avait que six ans.
– Tu en parles au passé. J’en déduis qu’elle doit être morte.
– Si fait. Elle était palestinienne. Palestinienne de Gaza, précisément.
– Sans vouloir jouer les rabat-joie, de nos jours, à Gaza, ce sont les enfants palestiniens de Gaza encore vivants qui constituent l’exception. En clair, et pour que fut tragique le décès de cette petite, (paix à son innocente âme !), sa mort est un cas noyé, à ce jour, dans l’immense océan de 28.340 autres cas.
– Ce cas sort quand même du lot.
– Explique…
– Les parents et les proches de cette petite sont tous morts dans une attaque « chirurgicale ». elle a survécu par on ne sait quel miracle.
– Explique.
– « Pendant plus de trois heures, la fillette a désespérément imploré nos équipes de venir la sauver de ces chars (israéliens) qui l’entouraient, subissant les tirs et l’horreur d’être seule, prisonnière, au milieu des corps de ses proches tués par les forces israéliennes », a relaté le Croissant-Rouge palestinien (PRCS). Son grand-père est le dernier à avoir entendu le son de sa voix, lors d’un échange téléphonique. « Elle était terrifiée et elle était blessée au dos, à la main et au pied ».
– J’en ai les larmes aux yeux. Continue…
– Une voie « sécurisée » lui avait été ouverte. Une ambulance, facilement identifiable, est allée la chercher.
– Et ?
– Elle a été soufflée, réduite en ferrailles et en cendres par un énième et volontaire tir israélien. Tu peux voir sur une photo ce qu’il reste de cette ambulance écrabouillée.
– Ma foi, c’est un milliard de fois pire que tirer sur une ambulance !
– Mais qu’attend le monde pour stopper la main criminelle de cette armée néonazie ?!
– Wana aâreft.
Mohamed Abdoun
N. B : « Combien d’autres enfants souffriront et mourront avant que ce cauchemar prenne fin ? », a réagi Catherine Russell, directrice exécutive de l’Unicef, dans un communiqué publié dimanche. Le « cas tragique [de Hind] est un parmi tant d’autres qui se déroulent sous nos yeux à Gaza, a dénoncé Tor Wennesland, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, dans un texte publié samedi. Quand une ambulance avec des secouristes semble avoir été frappée alors qu’elle était en route pour aider, nous avons besoin de réponses. »