Pascal Boniface, président de l’IRIS : « La solution des deux Etats en Palestine est un leurre »
Le président-fondateur de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), Pascal Boniface, n’est pas du tout optimiste quant il parle du conflit palestinien.
C’est du moins ce qui ressort de l’entretien qu’il a accordé ce lundi au journal français « Le Midi Libre ». il dit carrément craindre un embrasement total de la région. Il en veut pour preuve les récentes et nombreuses agressions sionistes, auxquelles font face l’entrée en lice de groupe de la résistance armée palestinienne, qui ne sont affiliés à aucune faction connue.
La jeunesse palestinienne, qui ne croit plus aux fausses promesses de l’Occident, et à sa politique des deux-poids-deux mesures, a en effet décidé de passer à l’acte, et de prendre résolument son destin en main. « Israël part du principe que, quoi qu’il fasse, les États-Unis continueront à le soutenir.
Il n’y a pas eu de pression réelle de Washington sur le gouvernement israélien depuis George Bush père qui, en 1991, avait menacé de mettre en cause l’aide américaine à Israël, si elle poursuivait sa politique de colonisation. Les Israéliens avaient pris peur et viré le Likoud pour installer Yitzhak Rabin au pouvoir ».
C’est ce constat alarmant qu’il fait, sachant que celui-ci s’est nettement aggravé avec l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite néonazie en territoires occupés palestiniens. Rien que ce matin, les forces d’occupation ont assassiné cinq Palestinien dans le camp d’Ariha, en Cisjordanie occupée. Le jeudi d’avant, une descente punitive à Jénine s’était également soldée par l’assassinat de cinq autres palestiniens. Les tueries se font désormais en masse sous la houlette du sinistre tandem Netanyahu-Ben Gvir.
Ainsi, le pessimisme de Boniface se laisse aller en répondant à la question de savoir si une solution à deux Etats est encore possible. « Non », répond-il de manière tranchée et ferme.
« On l’évoque (cette solution à deux Etats. NDLR), pour se rassurer, mais c’est devenu une sorte de leurre pour ne pas reconnaître la réalité de la situation sur le terrain : la plupart des observateurs pensent qu’elle n’est matériellement plus possible du fait du grignotage du territoire palestinien. Et ce n’est pas le souhait d’Israël : dans l’actuel gouvernement, beaucoup veulent même annexer tout ou partie de la Cisjordanie ».
Cette gangrène des colonies, de même que le pernicieux processus de judaïsation d’Al Qods ont été systématiquement poursuivis par les gouvernements sionistes successifs depuis la Nekba de 1947 afin de rendre matériellement et géographiquement impossible une solution à deux Etats.
L’actuel gouvernement, qui multiplie les massacres de masse, évoque même une sorte de « solution finale », consistant à « déporter tous les Palestiniens vers les pays voisins, comme la Jordnie, la Syrie ou le Liban. L’entité sioniste n’envisage même pas de restituer le Golan à ses propriétaires légitimes…
Ali Oussi