Plateforme numérique de l’investisseur : Pr Guendouzi, «la meilleure parade contre la bureaucratie »
Entretien réalisé par Mohamed Ait S.
En Conseil des ministres de dimanche, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’objectif principal est de garantir la transparence qui doit être concrétisée sur le terrain à travers le mécanisme de la plate-forme numérique de l’investisseur. Comment ?
Pr. Brahim Guendouzi : L’un des aspects novateurs de la nouvelle loi sur l’investissement est justement la garantie en matière de transparence accordée aux investisseurs. Espérer que cette loi sur l’investissement puisse faire adhérer un grand nombre de porteurs de projets, c’est justement agir sur la dimension transparence, facteur déterminant dans l’acte d’investir car à la source c’est de la confiance qu’il s’agit.
Aussi, une plateforme numérique dédiée aux investisseurs c’est aussi la meilleure parade contre la bureaucratie qui continue à paralyser la décision économique. Le portail électronique en question favorise dès sa mise en œuvre la célérité et la dématérialisation dans les procédures et amènera l’ensemble des acteurs concernés par l’investissement à une convergence dans l’action au seul bénéfice des opérateurs économiques et pour une plus grande efficacité du dispositif d’accompagnement.
Pour le Chef de l’Etat, la plate-forme numérique de l’investisseur doit figurer parmi les mécanismes d’aide au recensement du foncier industriel et à son orientation aux investisseurs éligibles. Quel sera l’apport de ce mécanisme ?
L’accès au foncier industriel demeure malheureusement un obstacle de taille dans l’acte d’investir. La numérisation peut être d’un apport considérable dans la meilleure connaissance des offres et des demandes d’assiettes foncières destinées aux investissements productifs en premier lieu, mais également pour pouvoir assurer une plus grande rationalisation dans la disponibilité des terrains du fait des distorsions existantes dans certaines wilayas du nord du pays. D’où d’ailleurs l’accélération du processus de numérisation au niveau de toutes les administrations particulièrement celles des domaines et des impôts afin qu’elles se mettent au diapason de la nouvelle exigence en matière économique.
S’agissant de la création du guichet unique de l’investissement, le dernier délai est fixé à fin septembre courant afin d’avoir des statistiques précises permettant l’élaboration d’un plan de gestion basé sur la prospective, et faciliter, par la même, l’investissement. Que faut-il au juste pour que la mise en place de ce mécanisme réussisse ?
Depuis la promulgation de la loi sur l’investissement, les investisseurs potentiels sont réceptifs au signal vert qui sera donné pour pouvoir engager leurs différents projets qui sont en attente de concrétisation à différents stades.
Il est impératif d’enclencher le processus dès maintenant pour que chaque porteur de projet puisse faire ses anticipations et gérer les risques encourus, respecter les délais de réalisation, opérer des montages financiers, bénéficier éventuellement d’avantages, etc.
Ces différents aspects exigent effectivement un travail prospectif et des données fiables et disponibles car tout ce qui touche à l’investissement est logiquement placé sous la trajectoire de la diversification économique et de la densification du tissu industriel.
Aussi, est-il opportun pour le guichet unique chargé de l’investissement d’inscrire son action dans un processus dynamique appelant à la fois efficacité et anticipation.
M.A.S.