Portrait
Karim Djoudi rend son âme : l’adieu d’un virtuose de la finance
L’ancien ministre des Finances, Karim Djoudi, vient de tirer sa révérence à l’âge de 64 ans. La finance en bandoulière depuis sa tendre jeunesse, ce fils de diplomate a assumé plusieurs postes de responsabilités durant sa carrière. Après un baccalauréat scientifique en 1978 au lycée Descartes d’Alger, Djoudi obtient un DEUG en 1981, puis une licence en Sciences économiques, spécialité économie monétaire bancaire et financière en 1982 et une maîtrise dans la même discipline un an plus tard. Une spécialité pour laquelle il a consacré un DESS en 1985 et un doctorat option Banque et Finances de l’Université Panthéon-Sorbonne de Paris. Et c’est en 1988 que M. Djoudi « atterrit » à la Banque d’Algérie : d’abord en qualité de chargé d’études, puis comme sous-directeur à la direction des études avant d’être nommé en 1990, directeur central. Année après année, le CV de M. Djoudi s’étoffe et sa carrière prend des galons. C’était à une période cruciale à bien des égards qu’est intervenue sa nomination, en 1999 et pour une durée de quatre ans, à la tête du Trésor, au sein du ministère des Finances. Ensuite, M. Djoudi était appelé à trois reprises dans les staffs gouvernementaux : ministre délégué chargé de la Participation et de la Promotion des investissements en mai 2003, et une année plus tard, ministre délégué chargé de la Réforme financière. En juin 2007, il est devenu le premier argentier du pays en remplacement de Mourad Medelci.
En 2014, à cause d’une santé chancelante, M. Djoudi a décidé de démissionner. Son passage au département des Finances n’était pas une sinécure. Mais, le ministre a tenu à relever plusieurs défis. La réforme financière était une priorité absolue pour lui, car il a bien saisi, que sans cette démarche, la performance du système financier, et par ricochet bancaire, serait une quadrature du cercle. A coup d’une panoplie de rencontres et mesures, il voulait effectuer un travail chirurgical. A ses collaborateurs, il demandait des mesures concrètes. Aux banques, le ministre réclamait de la performance. « Les banques ne peuvent pas venir avec un niveau de capital minimal et demander à opérer des opérations extraordinaires sur le marché algérien », dixit M. Djoudi. De ses citations les plus célèbres, on retient, entre autres, « le marché appartient à celui qui investit le plus ».
Mohamed Ait S.