Pr. Guendouzi, économiste à la Patrie news : “Le Financement participatif des startups a fait ses preuves»
Entretien réalisé par Mohamed Ait Saïd
La Patrie news : Quelle importance revêt l’annonce du ministre des Finances portant lancement du financement participatif pour les startups ?
Pr. Brahim Guendouzi : Dans de nombreux pays, le financement participatif ou crowdfunding a fait ses preuves dans le financement des Start up, à côté de celui fourni par les sociétés financières de capital-risque. C’est à travers la création et la gestion de plateformes de placement de fonds du grand public que se fera le financement participatif sur des projets d’investissement innovants. Les sociétés qui s’inscrivent dans cette logique doivent obtenir un agrément.
Les exigences d’une plateforme de crowdfunding devrait cependant donner des informations relatives à la nature du projet, le montant global, les fonds à collecter, le mode de participation, etc. Ces aspects sont définis par le texte réglementaire régissant le financement participatif publié dans le JO, relatif au règlement de la Cosob n°01-23.
Il s’agit effectivement du cadre légal qui régit les conditions opérationnelles notamment les conditions d’accréditation et d’activité des conseillers en investissement participatif et de leur surveillance. Globalement, c’est une nette avancée en faveur des Start up et leur financement qui vient s’opérer en Algérie.
Quel rôle devront jouer les banques pour accompagner cet effort ?
Les banques sont parties prenantes dans ce dispositif de financement innovant puisqu’elles sont autorisées à exercer cette activité soit directement, soit à travers des filiales spécialisées. Les banques contribuent par ailleurs au développement de l’activité de financement de capital-risque lorsque le besoin se fait ressentir. La loi monétaire et bancaire qui vient d’être promulguée ouvre la voie aux banques à pouvoir développer différentes formules de financement en faveur des porteurs de projets d’investissement, particulièrement dans ce cas précis de crowdfunding. Comme il est aussi question d’encourager la création de nouvelles banques par le privé algérien dans cette perspective.
Comment voyez- vous l’avenir des startups en Algérie à la lumière des décisions prises par le président Tebboune pour développer l’écosystème de ces entités ?
Cette autorisation donnée au financement participatif constitue en quelque sorte une nouvelle pierre dans l’édifice réglementaire en faveur des Start up. L’évolution de l’écosystème des Start up est en définitive un acquis pour les porteurs de projets innovants et aussi pour tout le système d’innovation en Algérie. C’est vrai que la question du financement des Start up soit sensible du fait de l’existence de risque élevé pour qu’il y ait un échec, mais néanmoins l’ensemble des mesures prises jusqu’à à aujourd’hui contribuent largement à faciliter la création des Start up et surtout leur succès et leur pérennité.