Actes de violence anti-algériens en France
Qui cherche à brouiller la relation entre Alger et Paris ?
Un jeune ressortissant algérien tué par balle dimanche dernier, à Nîmes, une soignante franco-algérienne violemment interpellée le lendemain à Paris, par la police française, ce sont-là des faits divers, mais qui interpellent sur le climat suspicieux qu’entretiennent certains milieux dans l’hexagone, hostiles à une relation apaisée entre Alger et Paris depuis quelques mois marqués par des changements politiques en Algérie.
Les médias français rapportent que la police française a ouvert une enquête pour connaître les circonstances de la mort violente du jeune Anis Kambouch, 21 ans, suscitant ce drame qui a provoqué la « consternation et incompréhension » des membres de sa famille, pour qui le défunt s’était lié à « aucune activité illégale » et était « apprécié de tout le monde ».
Auparavant, le procureur de la République en charge de l’enquête avait « l’hypothèse d’activités illicites », derrière cette mort qui n’était pas, selon lui, « accidentelle ».
Les médias rapportent également que la famille de la victime souhaitait rapatrier sa dépouille en Algérie pour y être enterrée.
A ce sujet, un représentant du consulat d’Algérie à Montpellier qui s’est rendu au domicile de la victime en soutien à sa famille, a fait part de la disponibilité des autorités algériennes à prendre en charge et le rapatriement de la dépouille.
Par ailleurs, la police française s’en est violemment prise à une manifestante d’origine algérienne, hier mardi, à Paris, lors qu’une protestation du personnel soignant réclamant « une meilleure reconnaissance de leur travail, l’amélioration des moyens dont dispose l’hôpital public, et l’augmentation de leurs salaires ».
Une vidéo qui a circulé sur les raisons sociaux montrait la ressortissante algérienne Farida Chikh, 52 ans, agenouillée sur le sol, et entourée d’éléments des CRS qui l’interpellaient dans des conditions « inacceptables », en dépit de son état de santé fragile (insuffisante respiratoire). Pour l’heure, aucune réaction officielle côté algérien, sur ces faits déplorables, à un moment où le climat général de la relation algéro-française qui a connu une brouille ces dernières semaines, suite à la publication en mai dernier, par des chaînes de TV publiques françaises de documentaires controversés sur le Hirak algérien, semble dépasser cette contingence.
A preuve, l’ambassadeur d’Algérie en France, Salah Lebdioui, rappelé à Alger pour consultation au lendemain de la diffusion de ces reportages, vient de regagner son poste, à Paris. Ce retour à « la normale » intervient après un échange téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, début juin, au cours duquel ils s’étaient engagés à « œuvrer à une relation sereine et à une relance ambitieuse de la coopération bilatérale ».
Or, ces faits divers visant des ressortissants algériens en France, ne militent pas en faveur de la sérénité.
Adel Meziane