Sahara Occidental : L’annulation par Biden de la décision de Trump se précise
La cause sahraouie dont le 45ème anniversaire de la création de la RASD sera célébré, ce 28 février, ne cesse de marquer des points sur la scène internationale.
Les thèses expansionnistes véhiculées par le Maroc quant à une prétendue souveraineté sur les territoires du Sahara occidental occupée illégalement depuis 1975, ne tiennent en effet, plus la route. Le Maroc acculé de toute part, vient d’ailleurs d’être « giflé » par la nouvelle administration US, à sa tête le nouveau président Jo Biden.
En effet, le chargé d’affaires à l’ambassade américaine à Madrid, cité par plusieurs médias ce lundi, formel, a assuré que la nouvelle administration US pourrait bel bien « revoir » sa positon quant à la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental
«C’est l’une des nombreuses questions qui font l’objet d’un examen. Il y a un dialogue avec tous les acteurs dans le cadre des Nations unies mais nous n’avons pris aucune décision », affirmé à ce propos, Conrad Tribble, dune interview accordée à El Pais.
«Ce que je peux réaffirmer, c’est que cette administration souhaite consulter les alliés et soutenir les institutions multilatérales telles que l’ONU et toute décision prise dans un cas comme celui-ci (le Sahara) s’inscrirait dans ce cadre», a précisé Tribble en réponse à une question qualifiant la décision de Donald Trump du 10 décembre d’ «unilatérale».
Les précisons Conrad Tribble, interviennent quelques jours seulement après que présidente de US Western Sahara Foundation, Suzanne Scholte, ait dans une lettre envoyée à la Maison Blanche, demandé au président Joe Biden de «réexaminer» la position des Etats-Unis vis-à-vis du Sahara occidental et de «revenir» sur la décision de son prédécesseur Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé.
«Nous vous écrivons pour vous demander de revenir sur la décision» de l’ex-président Donald Trump relative à la prétendue reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et de «réexaminer la position des Etats-Unis en ce qui concerne le conflit dans ce territoire» occupé par le Maroc depuis 1975, écrit Mme Scholte dans sa lettre envoyée au nom de la Campagne pour mettre fin à l’occupation marocaine du Sahara occidental.
Pour la présidente de la Fondation américaine pour le Sahara occidental (US-Western Sahara Foundation), la décision unilatérale de Trump, en échange de la «normalisation» entre le régime marocain et l’entité sioniste «ignore tous les principes du droit international qui ont formé la pierre angulaire de la politique américaine depuis la création du pays».
27 sénateurs américains appellent Biden à revenir sur la décision de Trump
Signe de solidarité avec les Sahraouis et la cause qu’il défendent depuis prés de 50 ans, vingt sept (27) membres du congres américain ont adressé une lettre au président américain Joe Biden lui demandant de «revenir» sur la décision de son prédécesseur, Donald Trump sur la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et de réengager les Etats-Unis dans le soutien de la tenue d’un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental.
«La décision abrupte du gouvernement précédent, le 11 décembre 2020, de reconnaître officiellement les revendications illégitimes de souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental manque de visibilité, sapant des décennies de politique cohérente des Etats-Unis (…)», ont indiqué les sénateurs américains dans leur lettre envoyée au nouveau locataire de la maison blanche.
«Nous vous demandons respectueusement de revenir sur cette décision malavisée et de réengager les Etats-Unis dans la poursuite d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui», ajoutent les 27 sénateurs américains.
Les signataires de la lettre rappellent que, «le sort du peuple sahraoui est dans l’incertitude depuis que les Nations Unies ont adopté pour la première fois une résolution appelant à un référendum sur l’autodétermination en 1966».
«La question des revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’est pas nouvelle», ont-ils soutenus. Ils soulignent, en outre, que «la Cour internationale de Justice a rejeté ces allégations en 1975, déclarant clairement que les documents et informations fournis par le Maroc n’établissaient aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc».
Malgré l’arrêt «non ambigu» de la Cour, poursuivent les sénateurs américains, «le Maroc a maintenu sa revendication illégale du Sahara occidental et, après la décolonisation, a tenté d’annexer le territoire par la force», assurant que le peuple du Sahara occidental, agissant à travers son représentant légitime le Front Polisario, «a défendu ses droits et sa terre».
Par ailleurs, les signataires de la lettre, dont le sénateur américain, Jim Inhofe rappellent qu’«après plus d’une décennie de violence, les Nations Unies sont finalement intervenues en 1991 et les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu et d’une voie à suivre».
Ils rappellent, entre autres, que «dans le cadre du soi-disant plan de règlement, le Maroc et le Sahara occidental ont accepté de tenir un référendum et ont établi la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental – une mission qui a été prolongée à plusieurs reprises et se poursuit jusqu’à aujourd’hui».
«Les Etats-Unis doivent au peuple sahraoui d’honorer notre engagement, d’aider à faire en sorte que le Maroc respecte ses engagements et de mener à bien ce référendum. Le peuple sahraoui mérite le droit de choisir librement son propre destin», ont conclu les signataires de la lettre.
Dj. Am