Sous le titre évocateur que voici : « Le royaume chérifien mis à nu » : Marianne consacre un dossier accablant au Maroc
Tout y passe tout y est passé. Excédée, la France officielle, et sa presse aussi, en ont franchement marre des excès et des incartades du Maroc. Le magazine Marianne paru ce vendredi vient de consacrer 8 bonnes pages à ce sujet.
La culture de la drogue, qui y est pratiquée à ciel ouvert par les hauts responsables civils et militaires de ce royaume voyou, refuge pour gangsters, lui sert aussi de moyen de chantage et de pression su le vieux continent.
Il en va de même pour l’émigration clandestine, comme la montrée la déferlante humaine abattue sur l’enclave espagnole de Ceuta. Mais, la goutte qui a fini par faire déborder le vase réside sans doute dans ce scandale Pegasus dont l’ampleur est telle que la France officielle ne peut plus se voiler la face et supporter les écarts de cet « enfant « terrible » pour lequel la notion de légalité internationale n’a absolument aucun sens. « Le voile s’est déchiré.
Pegasus, l’imprévisible cheval de Troie à l’affût dans les profondeurs des iPhone, s’est transformé en mouchard des mœurs policières du royaume alaouite. Tel est pris qui croyait prendre. Les révélations sur les conséquences de la vente aux États du système élaboré par la firme israélienne NSO jettent une lumière crue sur la réalité d’un pays pour lequel Paris a toujours eu les yeux de Chimène. Il était temps.
Quand le Maroc « s’erdoganise » pour « embêter l’Europe….
Malgré les multiples reportages, témoignages, ouvrages, documents publiés depuis vingt ans sur la vraie vie des Marocains, un aveuglement concerté et (fort bien) argumenté a toujours prévalu. Politiques, hommes d’affaires, publicitaires, technocrates, intellocrates : tous connaissent par cœur cette douce paresse, ce présupposé d’indulgence qui fondent sur le visiteur, sitôt siroté le thé à la menthe du royaume enchanté. On est si bien, n’est-ce pas, entre gens qui se ressemblent, adorent l’Occident en général, la France en particulier, et maîtrisent la menace terroriste grâce à des services de renseignement d’une efficacité remarquable ? Ils avaient aidé Paris au moment des attentats de novembre 2015 et déjouent chaque mois des projets d’opérations terroristes sur leur sol ». les aux attentats prétendument déjoués ne trompent plus personne. Ce grossier piège ne marche plus. Tous les « terroristes » arrêtés avouent les pires fables sous d’affreuses tortures, menées par les hommes de Abdellati Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignement.
« Les droits de l’homme bafoués au nom de la défense de la religion Ce pays que l’on dépeint à longueur de colonnes comme une riante et pacifique oasis a fourni en effet à Daech le plus important quota de djihadistes rapporté à sa population, pratiquement à égalité avec la Tunisie ».
Mariane s’en rend enfin compte alors que nous mettions en garde depuis près d’une vingtaine d’années quant le Maroc était devenu un sanctuaire pour les sanguinaires du GIA et que le défunt Hassan II voulait faire de l’Algérie un « laboratoire à ciel ouvet durant la décennie 1990. Ce n’est pas tout. « Les journalistes marocains ont dénoncé avec un grand courage les injustices et les mensonges qui bloquent leur pays. Ils en paient durement le prix et constituent les victimes privilégiées de Pegasus.
Leur situation est désormais visible au grand jour . L’exemple d’Omar Radi, qui purge depuis peu une peine de six ans de prison pour espionnage et viol, est significatif. Ce journaliste d’investigation, créateur du site Le Desk,a été condamné pour avoir critiqué une décision de justice concernant le mouvement révolutionnaire du Hirak.
Mais le Palais le craint surtout pour son travail d’enquête. En 2016, il avait révélé une affaire d’acquisition, pour une bouchée de pain, de terrains appartenant à l’État par des ministres et des conseillers du roi. Ce qui lui valut l’ire du royaume ». l’influence des barbouzes marocains est également mise en avant à travers l’irruption d’agitateurs professionnels pour perturber un conseil municipal d’Ivry su Seine, sans parler de l’enlèvement et l’assassinat en France de l’opposant Mehdi Ben Barka.
S’agissant du trafic de drogue, « l’Europe devient le marché principal de ce trafic de cannabis avec, pour la seule année 2006, 74 % des saisies mondiales de haschich (1083 t sur 1471) réalisées sur son territoire. Mis sous pression par Bruxelles, l’État marocain se voit un temps contraint de « couper l’herbe sous le pied » de ses propres trafiquants. Selon l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), les cultures passent alors de 134 000 ha en 2003 à 47 500 ha en 2011, soit une baisse de 65 %.
Ce qui n’empêche pas le trafic de se poursuivre. Pour envoyer la production sur le Vieux Continent, la mafia rifaine emprunte le détroit de Gibraltar à bord de vedettes aux moteurs surpuissants, pour tenter d’échapper à la Guardia civil espagnole. « Mais les trafiquants peuvent parfois compter sur la complicité de certains gardes-côtes marocains, qui, en échange d’un bakchich généreux, ferment les yeux », raconte Jérôme Pierrat, journaliste et écrivain spécialiste en crime organisé et grand banditisme ».
La corruption va en effet de pair avec le trafic de drogue. Le chef de la diplomatie sahraoui, Ould Salek, dans un court entretien accordé au magazine dans le cadre de ce dossier, résume fort bien le drame enduré par son peuple depuis une bonne quarantaine d’années : « Pegasus, c’est l’aspect le plus soft de l’occupation que nous subissons ». il ne croyait pas si bien dire en effet…
Ali Oussi
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