Tournée de la vice-présidente colombienne en Afrique : Notre ambassadeur à Bogota exprime les attentes d’Alger
Francia Marquez, vice-présidente de Colombie, s’apprête à effectuer un long et important périple en Afrique. En prévision de cette tournée qui traduit sur le terrain la nouvelle politique étrangère de Bogota depuis l’élection du président Gustavo Petro, a notamment permis la reconnaissance de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique) avec relèvent du niveau des relations entre la Colombie et la république sahraouie au niveau des ambassades.
Bref, en prévision de cette tournée, un séminaire a eu lieu en date du 26 avril au niveau du Congrès andin. Notre ambassadeur Hachemi Ahmed y a déroulé un discours d’anthologie. Mais, avant de nous appesantir dessus, signalons que si lui et l’ambassadeur de la RASD, Mohamed Zrug, y ont été gracieusement invités à intervenir, l’ambassadrice marocaine, Farida Loudaya, a été humiliée, en se faisant exclure de cette rencontre.
Quoique vexante, cette humiliante exclusion est amplement méritée sachant que la diplomatie marocaine cherche à détruire, et non pas à construire. Elle empêche d’avancer sainement, en basant très souvent ses armes et outils sur la corruption et le chantage. Mais revenons au discours historique de Hachemi Ahmed, qui a déroulé une sorte de feuille de route s’agissant des relations futures entre l’Algérie et la Colombie d’une part, et l’Afrique et Bogota de l’autre.
L’intitulé en soi résume tout le programme et les ambitions que caresse l’Algérie nouvelle : « ensemble pour une relation stratégique entre l’Afrique et l’Amérique Latine ».
Le discours commence par des rappels historiques incontournables. « Mon pays l’Algérie, est historiquement parmi les pays les plus importants qui ont lutté contre le colonialisme français brutal pendant un siècle et trente-deux ans (132 ans). L’Algérie est un pays fondateur de l’Union Africaine.
Sur le plan géopolitique, l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et a des frontières géographiques avec sept (07) pays africains où certains d’entre eux figurent dans une équation de sécurité et de développement régional et international qui sera une véritable fenêtre sur l’Afrique ». Cette carte géostratégique étant dessinée, viennent alors les contours et défis économiques : « D’un point de vue économique, l’Algérie joue un rôle important et stratégique dans les régions méditerranéenne et africaine.
Le Maroc mis de côté au profit de l’Algérie et de la RASD
Il a également travaillé et continue de travailler pour activer des projets de développement durable multidimensionnels visant à établir un partenariat d’intégration stratégique solide en Afrique grâce à la participation de toutes les forces et acteurs, ainsi que des mécanismes existants et applicables au sein de l’Union africaine ».
L’Algérie, Etat régional pivot, est un facteur de paix et de stabilité pour l’ensemble des pays voisin, voire bien au-delà de nos frontières directes. A ce propos, l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, chèrement acquise, fait de nous une référence écoutée et consultée) l’échelle planétaire. Il va sans dire aussi que notre pays est loin d’être en reste s’agissant de la vision prospective d’intégration régionale.
Il s’agit par exemple de « la route transsaharienne, longue de pas moins de 2415 kilomètres, le Gazoduc Transsaharien (TSGP), qui est un projet algéro-nigérien, d’une longueur totale de 4128 km, inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative africaine pour le développement et l’intégration (NEPAD) qui passe par le Niger et l’Europe bénéficie du gaz nigérian, le Réseau Transsaharien de Fibre Optique (CLDT), projet initié par l’Algérie en 2003, dans le cadre du NEPAD.
Il prévoit une liaison terrestre en fibre optique qui reliera l’Algérie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Nigeria (route transsaharienne) ». Étant un des pays initiateurs et qui ont le plus fait pour le NEPAD, « l’Algérie, relève Hachemi Ahmed, attache également une grande importance à la réalisation d’un des projets emblématiques de l’Agenda 2063, qui est la Zone de libre-échange continentale africaine (ACFTA) ».
C’est une preuve concrète que l’Algérie, avec ses énormes potentialités, dépasse de loin les déclarations d’intention, pour passer carrément à l’acte en faveur de notre profondeur stratégique africaine. S’agissant des relations bilatérales entre Alger et Bogota, dont il est souvent question ici, ces dernières ne sont pas loin du niveau d’excellence.
« Il convient de noter que l’Algérie et la Colombie entretiennent de solides relations d’amitié et d’association, puisque les deux pays partagent des valeurs et des facteurs communs représentés principalement dans la lutte contre le colonialisme et le crime organisé, ainsi que le respect des droits de l’homme, la solution pacifique de conflits, le respect du principe de la souveraineté nationale, la protection de l’environnement et l’activation de l’approche de développement dans la résolution des crises et l’activation de la logique d’intégration entre les peuples. Il faut également noter que la Colombie et l’Algérie, étant chacune deux pays pivots dans leur région : l’Algérie en Afrique, au Maghreb en Méditerranée et dans le Monde Arabe. Et la Colombie en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Les deux pays partagent des visions et des objectifs à dimension géostratégique, à savoir le renforcement des relations entre la Colombie, l’Afrique et l’Amérique latine et l’Algérie – Colombie – Amérique latine et Caraïbes. Elle bénéficie également du soutien et de l’accompagnement de l’Algérie pour atteindre cet objectif, suite à la demande formulée par le gouvernement du président Gustavo Petro Urrego visant à renforcer les relations de la Colombie avec l’Afrique ».
Sur la base de ce constat satisfaisant, des perspectives prometteuses s’offrent aux deux pays : « dans le même sens, les deux pays ont un objectif commun de renforcer et de renforcer l’association non seulement entre les deux pays, mais aussi entre les deux continents.
Il convient également de noter que la création des groupes parlementaires des Amitiés algéro-colombienne et colombo-algérienne en mai 2022 constitue une étape importante pour les deux pays en vue de renforcer les liens d’amitié entre les deux peuples amis, ainsi que de promouvoir la coopération parlementaire bilatérale et multilatérale dans le respect des principes, des valeurs et des intérêts communs entre les deux pays ».
Ce n’est pas tout. La diplomatie parlementaire est loin d’être en reste dans ce florilège de constats prospectifs : « Dans ce domaine, la discussion des questions stratégiques entre les deux pays, tant au niveau bilatéral que multilatéral (relations avec le Parlement andin, le Parlement du Mercosur, le Parlement centraméricain et le Parlement panafricain) constituent des questions clés de coopération étroite renforcer les liens de coopération politique, économique, sociale et éducative et, surtout, consolider les efforts et garantir les questions multilatérales d’intérêt commun.
Il est à noter que la participation de la délégation du Parlement andin conduite par la sénatrice Gloria Flórez à la 17ème Conférence des pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) du 26 au 31 janvier 2023 à Alger, accompagnée d’une importante délégation de Parlement Andino (Vice-présidente du Parlement pour la Bolivie) et le Congrès de Colombie (Représentant Chadolina et Représentant Alejandro Torro. Ce fut une excellente occasion de rencontrer la délégation avec le Président du Parlement africain, avec le Premier ministre algérien, avec le Le ministre algérien des Affaires étrangères, avec le président du Parlement algérien et avec différentes délégations participant à ce sommet international pour discuter en commun (soutien à la cause palestinienne et à la cause du peuple de la République arabe sahraouie démocratique où la discussion du lancement de la coopération triangulaire projets Colombie – Algérie – Afrique été et Algérie Colombie – Amérique latine et Caraïbes) ».
La visite de Gloria Flores en Algérie, en marge de la conférence de l’OCI, avait fait l’objet d’articles très pointus de notre part. « Enfin, la visite de la vice-présidente Francia Márquez Mina en Afrique constitue une opportunité importante pour la réalisation d’une relation stratégique avec l’Afrique. A ce stade, l’Algérie est disponible pour atteindre cet objectif à caractère stratégique conformément à la volonté politique déposée par nos deux pays ». cette conclusion ne s’arrête pas sur une fin, mais bel et bien sur un début, plus prometteur et radieux que jamais…
Mehdi Ghayeb