Un expert international prévoit un regain de tension entre Alger et Rabat : 2022 ne serait pas l’année de la désescalade !
Tous les voyants demeurent plus que jamais au rouge dans les relations tendues, puis rompues, entre Alger et Rabat.
Et ce n’est certainement pas Raouf Farrah, chercheur en géopolitique et analyste principal à Global Initiative against Transnational Organized Crime, basée à Genève, qui soutiendrait le contraire.
Dans un entretien accordé ce jeudi à RFI, (radio France international), il répond sans ambages sur les possibles prévisions concernant l’année 2022, qui démarre dans deux jours à peine.
« Il est très peu probable qu’il y ait une désescalade de la tension entre Alger et Rabat. L’entrée en jeu de l’interférence israélienne dans ce jeu de tension maghrébin est vraiment l’élément le plus important, selon moi, à retenir pour l’année 2021, et qui est peut-être l’élément le plus dangereux aussi parce que, du côté algérien, c’est perçu comme étant une vraie menace à la sécurité nationale et du côté marocain, disons que le soutien israélien a donné une sorte de coup de force à des velléités parfois bellicistes au sein de certaines parties du pouvoir marocain. Donc, l’entrée en jeu d’Israël, c’est un facteur déstabilisant, c’est un facteur d’insécurité, c’est un facteur qui va pousser les acteurs ayant les positions les plus dures à maintenir leur posture, alors que l’amélioration des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc passe par une approche diplomatique. Et ce n’est certainement pas l’arrivée d’Israël aux frontières de l’Algérie qui permettra d’aller dans ce sens », analyse en effet cet expert.
Pour lui, en effet, l’Algérie est en droit e de se sentir légitimement menacée à cause de ce mémorandum d’entente sécuritaire entre le Maroc et l’entité sioniste, qui sont deux entités également belliqueuses et expansionnistes.
Pour finir, il écarte toute possibilité de médiation de la part du président mauritanien, qui vient d’achever une visite d’Etat en Algérie. Cette initiative, également écartée par le président Tebboune tant que le Maroc ne revoit pas sa politique agressive, pourrait avoir plus de chance d’aboutir sous les auspices du royaume ibérique, estime également ce politologue.
Wassim Benrabah