Après un gel de 11 ans : Le Pérou et l’Algérie revivifient leurs relations diplomatiques
Hayat Youba
« L’Algérie et le Pérou expriment leur détermination à renforcer davantage leur coopération bilatérale et de l’élargir à d’autres segments d’activité ». Il s’agit là des déclarations faites par les responsables des deux pays en 2011, à l’issue des travaux de la 3e session du mécanisme de consultations politiques algéro-péruviennes, tenue à Alger. Mais depuis, les décisions sont restées au stade des paroles et le mécanisme de consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays, mis en place suite à l’accord signé à l’occasion de la visite du défunt président de la République, au Pérou, en mai 2005, n’a point fonctionné. Ce n’est que récemment, 11 ans après donc, que la 4ème session de ce mécanisme de consultations politiques s’est tenue à Lima, signant un «retour à la normale de l’activité diplomatique» entre les deux pays, comme l’a annoncé un communiqué commun ayant sanctionné les travaux de cette session.
Le retour à la normale de l’activité diplomatique créé ainsi un cadre propice au dialogue politique et à la coordination des programmes de coopération entre les deux pays.«Onze ans se sont écoulés depuis la 3ème réunion du mécanisme de consultations politiques, sans que cette fréquence des réunions n’ait porté préjudice ou affecté l’intérêt et le rapprochement des points de vue partagés sur le développement», a relevé le communiqué, soulignant que «la commémoration du 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques en 1972, reflète la volonté de consolider la coopération bilatérale et de renforcer les liens d’amitié existants entre les deux pays». A noter que la rencontre bilatérale de Lima a été présidée par l’ambassadeur Luis Enrique Chavez Basagoitia, vice-ministre péruvien des Relations extérieures et l’ambassadeur Chakib Rachid Kaid, Secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Elle a eu comme premier objectif principal «l’examen de l’état des relations bilatérales, ainsi que les voies et moyens visant à les renforcer», indique le communiqué commun, ajoutant que les deux parties ont abordé «les actions menées dans le cadre de la coopération économique et commerciale et souligné la nécessité et les efforts visant à établir une plus grande interaction entre les entités économiques et commerciales des deux pays».
A cet égard, elles «se sont félicitées des contacts établis entre les chambres de commerce des deux pays, ainsi qu’entre les agences de promotion et leurs homologues, tels que Promperu et Algex, et Proinversion et Andi, et ont appelé au renforcement des contacts et du commerce bilatéral». Dans les domaines de l’énergie et des Mines, les deux parties «ont abordé le cadre juridique de la coopération, tel que reflété par l’accord signé en mai 2005, afin de trouver une voie plus adéquate pour améliorer et adapter la coopération et répondre ainsi aux nécessités et opportunités actuelles», explique le communiqué. Les discussions ont également porté sur «le renforcement de la coopération bilatérale dans d’autres domaines, tels que la protection des biens culturels, la gestion préventive des risques et catastrophes, la transmission des connaissances en matière de cultures agricoles, tels que la pomme de terre, et l’approvisionnement éventuel et le commerce bilatéral de fertilisants pour faire face à la pénurie mondiale». Enfin, les deux parties ont exprimé leurs préoccupations concernant le conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur la paix et la sécurité dans le monde. Quant à la question du Sahara occidental, les deux parties «ont réitéré leur engagement concernant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux principes des Nations unies et aux résolutions émanant de son Conseil de sécurité».
H.Y/APS