Arrestation « arbitraire » à Paris du président de l’Association France Palestine Solidarité
La scène s’est déroulée sous les yeux ébahis des membres de la délégation qui se trouvaient avec lui : les députées Elsa Faucillon (PCF) et Sabine Rubin (FI), la sénatrice Raymonde Poncet-Monge (EELV), Jean-Guy Greisalmer, de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Pierre Coutaz pour la CGT.
En sortant d’une rencontre au ministère des Affaires étrangères, le président de l’Association France Palestine solidarité (AFPS), Bertrand Heilbronn, a été arrêté mercredi soir au motif de « manifestation interdite », rapportent plusieurs médias, ce jeudi.
« L’abus de pouvoir du préfet de Police de Paris, Didier Lallement est dénoncé par de nombreuses personnalités et associations. Bertrand Heilbronn a finalement été libéré dans la nuit de mercredi à jeudi alors que son avocat s’était rendu sur place », affirme l’Humanité précisant que le président de AFPS « encadré par des policiers en tenue robocop », a été amené dans un fourgon, « direction le commissariat du 7e arrondissement où il a été menotté ».
« Bertrand Heilbronn, en lien avec plusieurs dizaines d’associations, des syndicats et des partis politiques de gauche, avait pris l’initiative d’appeler à un rassemblement devant le ministère français des Affaires étrangères, ce 12 mai, pour dénoncer la répression contre les jeunes Palestiniens à Jérusalem et, surtout, demander à la France d’agir politiquement », rappelle-t-on. Rendez-vous avait été demandé et accepté, avec le cabinet de Jean-Yves Le Drian.
Entretemps, le sang du préfet de Police de Paris, Didier Lallement, n’a fait qu’un tour. Le ministère des Affaires étrangères peut bien recevoir une délégation, mais pas question d’un quelconque rassemblement.
Son motif ? Il considère « qu’il existe un risque sérieux que les affrontements violents qui se sont produits ces dernières heures entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ne se transportent sur le territoire national et que, dans ce contexte de fortes tensions, cette manifestation soit l’occasion de troubles graves à l’ordre public entre partisans de l’une ou l’autre des parties au conflit ».
C’est sans doute pourquoi la délégation dès sa sortie du métro, aux Invalides, a été accompagnée par plusieurs policiers en civil. Dans le même temps, et alors que des responsables des organisations étaient restés présents pour demander aux éventuels participants de repartir, des policiers, en tenue d’affrontement, les verbalisaient.
Le préfet Lallement n’en est pas à son coup d’essai dans la répression. Cette fois son attitude confine au danger démocratique. Selon les mêmes sources, le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, interpellé par le plus haut niveau de la CGT, se serait borné à dire qu’il n’était pas au courant.
A.O