Brahim Ghali n’a pas utilisé un faux passeport, affirme l’Espagne
Selon des sources au ministère espagnol des Affaires étrangères citées par l’agence Europa Press, le président sahraoui, Brahim Ghali, est entré en Espagne en utilisant le passeport avec lequel il voyage d’ordinaire.
« Il n’y avait pas un faux passeport », affirment les mêmes sources qui, par ailleurs, ont ajouté que l’identité du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a été changée à l’hôpital « pour des raisons de vie privée ».
Ces affirmations ne vont pas, en théorie, calmer le Maroc. Le royaume a été accusé hier d’agression et de chantage par la ministre espagnole de la Défense, après avoir provoqué une grave crise migratoire à l’enclave de Ceuta.
Dans une mauvaise posture, Rabat se permet tout pour s’en prendre à son voisinage immédiat, surtout l’Algérie. Le 360.ma, un site réputé proche du palais royal, a publié, hier, jeudi, une photo de ce qu’il a prétendu être le passeport algérien utilisé par Brahim Ghali.
N’importe quel citoyen algérien, voire n’importe quelle personne détentrice d’un passeport, aurait remarqué que c’est un fake. Sur la photo d’identité, l’on voit clairement un rideau derrière le visage de Brahim Ghali. Or, le fond blanc est exigé pour toute photographie destinée à être mise sur un passeport.
Ce n’est pas tout. D’autres détails permettent aisément de constaté le trucage de l’image. Il s’agit vraisemblablement d’une vulgaire tentative de propagande pour aliéner les Marocains. Ces derniers commencent, en effet, à se poser des questions sur un tas de sujets, dont la normalisation avec l’occupant israélien et l’utilisation d’enfants et de mineurs comme boucliers humains à Ceuta.
Agacé par les rodomontades du makhzen, l’Union européenne (UE) a menacé de lui couper les vivres. Selon El Pais, qui cite une source haut placée, la Commission européenne (CE) a signifié clairement aux autorités marocaines que laisser passer des migrants serait synonyme d’une remise en question de l’aide financière.
Cette aide est octroyée par l’Europe à Rabat depuis 2007. Son montant dépasse les treize milliards d’euros. De quoi mettre le royaume, un pays qui, rappelons-le, est fortement dépendant des perfusions financières européennes, sous une forte pression.
D’après la même source, le Maroc « aspire à une augmentation de ce flux financier, profitant des nouveaux budgets de l’UE pour 2021 – 2027, qui incluent une enveloppe de soutien de 79,5 milliards d’euros ». La messe est dite…
Skander Boutaiba