Burkina Faso: l’incertitude plane autour du sort du président Kaboré
L’armée du Burkina Faso a annoncé ce lundi avoir renversé le président Roch Kaboré, suspendu la Constitution et dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale.
L’annonce a été faite par communiqué lu par un officier à la télévision nationale. Le président Kaboré serait détenu par des soldats mutins dans un camp militaire.
C’est dire que le pays, «s’achemine d’heure en heure vers un coup de force militaire», écrit le Mouvement du peuple pour le progrès dans un communiqué dénonçant dénonce également «le saccage du domicile privé du chef de l’Etat» mais et aussi, une «tentative avortée d’assassinat» du chef de l’Etat.
Le MPP, le parti du président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a par ailleurs, fait état dans son communiqué largement relayé par des médias, de l’«encerclement» du palais présidentiel de Kosyam «par un groupe d’hommes armés et cagoulés», et «l’occupation de la radio et télévision nationale» à Ouagadougou alors que les appels au dialogue se multiplient pour apaiser la tension dans ce pays instable de l’Afrique de l’ouest.
Plusieurs sources de sécurité ont affirmé lundi matin que «le président Kaboré, le chef du Parlement (Alassane Bala Sakandé) et des ministres sont effectivement aux mains des soldats», à la caserne Sangoulé Lamizana de Ouagadougou.
En début d’après-midi, des sources contactées par l’Agence de presse burkinabè (AIB) ont indiqué qu’il s’agit d’un «coup d’Etat» et que «les auteurs» feront une déclaration.
Le gouvernement avait auparavant reconnu des tirs dans plusieurs casernes, démentant toutefois «une prise de pouvoir par l’armée».
Sur le compte Twitter de M. Kaboré, un message posté en début d’après-midi, dont il était impossible de savoir s’il avait été écrit par lui directement, ni dans quelles circonstances, invite «ceux qui ont pris les armes à les déposer dans l’intérêt supérieur de la Nation».
«C’est par le dialogue et l’écoute que nous devons régler nos contradictions», ajoute le message écrit sur le compte Twitter du chef de l’Etat burkinabè.
Appelant à donner la priorité au dialogue, les Etats d’Afrique de l’Ouest ont indiqué dans un communiqué suivre «avec une grande préoccupation» l’évolution de la situation au Burkina Faso.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) «tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président (burkinabè) Roch Marc Christian Kaboré», selon ce communiqué. Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa
Faki Mahamat a appelé à «privilégier le dialogue politique comme voix de solution des problèmes du Burkina Faso».
Au pouvoir depuis 2015, le président Kaboré, réélu en 2020, était de plus en plus contesté par une population excédée par les violences terroristes dans le pays.
C’est ainsi que des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des «moyens adaptés» à la lutte contre les terroristes qui frappent ce pays depuis 2015.
Y.Y