Burkina Faso : Une manif sévèrement réprimée
La grogne populaire qui n’en finit pas de gronder au Burkina Faso a fini par atteindre ce samedi son point culminant via une manifestation organisée à Ouagadougou, capitale de ce pays. Celle-ci a été violemment réprimée par les forces anti-émeute.
On parle de dizaines de blessés et d’arrestations lors de ces affrontements durant lesquels les gaz lacrymogènes ont « copieusement » été utilisés.
Les raisons de cette grogne sont aussi bien d’ordre socio-économiques dans ce pays sahélo-saharien, qui peine à renouer avec un développement humain durable, et qui demeure en butte à une crise sécuritaire latente à laquelle la France n’est pas (totalement) étrangère. Les burkinabés en colère ne demandent rien moins que le départ du pouvoir en place, incarné en la personne du président Christian Kaboré.
La Coalition dite du 27 novembre, regroupant trois organisations de la société civile, avait appelé l’ensemble des Burkinabè à sortir massivement samedi “dans une ambiance pacifique, pour dénoncer l’insécurité grandissante et exiger le départ du chef de l’État”, Roch Marc Christian Kaboré.
Le Burkina Faso est particulièrement touché au niveau de la zone dite des « trois frontières » par les groupes terroristes, particulièrement violents et virulents. Les autorités peinent à y faire face. D’où cette exaspération populaire.
En riposte à ces manifestations, les autorités Burkinabès viennent ‘imposer un vrai black-out au pays, en y coupant totalement le réseau internet.
L’origine de cette grogne populaire remonte à l’attaque terroriste du 14 novembre courant, menée contre la base militaire d’Inata, qui avait fait 53 morts, dont 49 gendarmes, alors qu’une cinquantaine de personnes manquent encore à l’appel.
Cette attaque, la plus meurtrière ayant visé des soldats dans ce pays, a constitué un véritable « électrochoc ».
Elle a démontré l’inanité des dirigeants en place, mais aussi et surtout la nécessité du départ des troupes françaises encore déployées sur place, et contre lesquelles manifestent les burkinabés depuis le 14 de ce mois.
Kamel Zaidi