Contribution/ L’Algérie doit maintenant penser à se doter d’un Ministère de l’investissement et de l’exportation
(*) Par Hassen Kacimi
L’Algérie est arrivée à réaliser des objectifs appréciables, pour avoir exporté, durant l’année 2021, un montant de 4,5 milliards de dollars, un chiffre jamais réalisé auparavant.
Le volume de ces exportations, hors hydrocarbures, doit nous permettre de formuler des observations recueillies auprès de nos opérateurs économiques.
L’épidémie du Covid, caractérisée par une économie mondiale, en repli et moribonde, n’a pas empêché l’économie Algérienne à placer, sur les marchés mondiaux, des produits de qualité et à des prix compétitifs.
L’année 2022 est l’année où l’Algérie doit exporter plus de 7 milliards de dollars, hors hydrocarbures. Un tel défi n’est ni une gageure, ni un défi irréalisable.
L’industrie naissante de l’Algérie connaît actuellement une mobilisation sans précédent des pouvoirs publics, devant aplanir toutes les difficultés aux investisseurs, dont les projets ont été achevés et qui viennent de recevoir des autorisations exceptionnelles, pour entrer en production.
Un message fort, adressé aux investisseurs nationaux et étrangers, indiquant que tous les clignotants sont au vert, en matière d’investissement en Algérie.
Si on veut absolument encourager l’investissement dans les wilayas, les Walis doivent être recadrés pour intégrer dans leur agenda, l’investissement. Une telle orientation à déjà fait l’objet de plusieurs instructions du président de la république, qui a exhorté le premier responsable de la wilaya, à ouvrir ses portes aux investisseurs.
Les walis doivent être évalués sur le dossier de la création de l’emploi qui est un instrument de croissance et de stabilité sociale.
Toute la question est de savoir comment ont l’intention les pouvoirs publics de faire de l’Algérie, un pays attractif, en matière d’IDE, sachant très bien que l’Algérie ne capte qu’une petite partie des IDE, dans le monde arabe et en Afrique.
A ce sujet, plusieurs propositions ont été déjà proposées par les opérateurs économiques, qui souhaiteraient, en premier lieu, être pleinement associés au projet de loi sur l’investissement, qui a pris beaucoup de retard.
Les opérateurs économiques se plaignent aussi du maquis bureaucratique, dans le domaine de la délivrance du permis de construire et du livret foncier, qui prennent beaucoup de temps, menaçant la viabilité de leurs projets, rendant impossible le montage financier de prêts bancaires.
Les investisseurs sont souvent confrontés, lors de la réalisation de leurs projets, à des zones d’activité non viabilisées, retardant la mise en service de leurs projets de production.
Les banques doivent aussi s’adapter au nouveau dispositif économique, mis en place en 2022, pour soutenir les investisseurs, en réformant au plus vite la loi sur la monnaie.
Les opérateurs économiques sont aussi confrontés aux difficultés rencontrées, pour participer aux appels d’offres, lancés par des pays étrangers, notamment le paiement en devise, des frais nécessaires aux cahiers des charges, et autres frais administratifs, auprès d’institutions publiques étrangères, en Afrique ou ailleurs.
Les opérateurs économiques Algériens, attendent toujours le redéploiement de nos banques en Afrique, et qui peuvent, en attendant de s’installer dans ces pays, nouer des accords avec des banques africaines, ou entrer dans les actions de ces dernières.
L’Algérie doit aussi penser ouvrir des comptoirs commerciaux, dans plusieurs pays en Afrique, avec des sociétés privées de services, devant servir d’intermédiaire à nos opérateurs économiques, dans ces pays, pour servir de facilitateurs, dans toutes les procédures administratives, dans les pays où les opérateurs économiques Algériens comptent investir ou exporter.
L’Algérie doit aussi, selon plusieurs opérateurs économiques, prévoir un cadre juridique organisationnel, nouveau, devant mettre en place l’interface des pouvoirs publics, en matière d’investissement et d’exportation, devant servir de facilitateur et d’accompagnateur des acteurs économiques.
Les opérateurs économiques ont réalisé des projets importants, diminuant la facture d’importation de plusieurs produits, réduisant sensiblement la facture d’importation.
Les enjeux sont importants, dans d’autres filières stratégiques, notamment des céréales, du lait et des viandes, qui impactent directement notre sécurité alimentaire, et pour cela les pouvoirs publics doivent prendre des mesures de soutien et d’exonération fiscale, en faveur de tout opérateur économique, désirant investir dans ce domaine.
L’Algérie doit absolument se doter de la nomenclature des projets d’investissement à réaliser, devant recevoir la priorité, en tenant compte des besoins urgents de notre économie, et des besoins incompressibles de notre population.
Pour arriver à réaliser tous ces objectifs stratégiques, il est recommandé de mettre en place un directoire, composé d’éminents experts, pour suivre la mise en œuvre de ce grand chantier, d’un intérêt stratégique, pour le futur de la nation Algérienne.
Hassen Kacimi
Biographie
– Ancien directeur au ministère de l’intérieur , ayant présidé pendant 5 ans , le comité interministériel chargé de l’étude et du suivi des problématiques migratoires.
– Gestion des crises, au sein du centre opérationnel du ministère de l’intérieur , que j’ai dirigé pendant cinq ans .
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises.
– Représentation de l’Algérie, à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamenfoust
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité