Coup d’Etat en Guinée : La France « sarkozienne » impliquée jusqu’au cou
Ce sulfureux concept de « françafrique » est tellement ancré profondément dans les esprits et la plupart des instances régnant sur l’Afrique francophone, que l’on ne croise désormais plus de mauvais coup ou d’affaires sordides sans que Paris, ses politiques et ses « Bob Dénard » n’y soient mêlés d’une manière ou d’une autre.
Cela va des changements forcés et programmés advenus à la tête de tous les pays africains francophones jusqu’au génocide rwandais, jusqu’à l’assassinat programmé u guide libyen Mouammar Kadhafi, en passant par le Brkhane qui n’a fait que renforcer le terrorisme sahélo-saharien en prétendant lutter contre ce dernier.
Cette fois-ci, le pronunciamiento qui vient de se produire est tellement tiré par les cheveux, à ce point anachronique, qu’il pue la « manip » à des milliers de kilomètres à la ronde.
Que l’on en juge. Le président guinéen déposé par la force Alpha Condé, règne sur son pays depuis début 2010 à coups de tours de passe-passe dont beaucoup de dirigeant africains ont le secret. Lui aussi a eu l’idée d’associer sa quatrième épouse, Mme Mamadi Condé, aux immenses affaires dans lesquelles il s’est acoquiné avec la France.
Le prête-nom de Paris dans ces affaires en or, ou en fer plutôt (devenues enfer pour ce président déchu) n’est autre que Benny Steiner.
Celui-ci a été accusé par le président déchu d’avoir détourné en pots de vin la bagatelle de 10 milliards de CFA, qui est la monnaie usuelle au niveau de l’ensemble des pays africains francophones. Le scandale fait beaucoup de bruit, et est étalé aussi bien à Genève qu’à Washington. Tout l’establishment hexagonal s’en est trouvé menacé d’être éclaboussé. Et, pour ne rien arranger à cette affaire, Benny Seiner a trouvé refuge en Palestine occupée.
Ce choix très judicieux n’est pas du tout le fruit du hasard. Steiner en effet a pris la nationalité « israélienne », refuse toute extradition de l’un de ses ressortissants quels que soient les crimes qu’il pourrait avoir commis. Cette histoire abracadabrante est loin de s’arrêter là. Elle se corse en effet quand on prend la peine de s’appesantir sur le parcours franchement atypique de l’auteur de ce coup d’Etat, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya.
Ce dernier, en effet, n’st qu’un ancien caporal de l’armée française où il était employé comme légionnaire dans les rangs de la fameuse et tristement célèbre « légion étrangère».
Ce soldat français qui a crapahuté avec « la mère patrie française » en Afghanistan, en République Centre-Africaine, à Djibouti est littéralement « bombardé »Commandant du Groupement des forces spéciales guinéennes. Il ne s’agit rien moins que de la force militaire la mieux formée et la mieux équipée du pays, le groupement des forces spéciales gagne du galon en devenant très vite la garde prétorienne du régime Alpha Condé. Mais, il va aussi très vite, déborder de son plan initial.
Pour s’intéresser d’un peu trop à la politique. Il faut croir que l’homme aux lunettes noires et au béret rouge comme le surnomment et le décrivent désormais les médias depuis qu’il est brusquement sorti de l’anonymat, il faut croire que Mamady Doumbouya a été préparé depuis le début par les cercles français bien rodés et bien réglés pour «neutraliser » ce président qui devenait par trop gênant pour Paris, ses relais et ses affidés.
En suivant le parcours de ce « centurion », que Paris n’a même pas pris la peine de rimer pour la postérité, on se rend bien compte que ce coup de force donne l’air d’avoir été menée à la hâte. Cela trahit la panique qui a gagné les dirigeants hexagonaux à mesures qu’Alpha Condé resserrait ses étreinte et exigeait des comptes à ses anciens complices, ou alliés, c’st selon…
Mohamed Abdoun