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Annulation de la visite à Alger du MAE espagnol : L’opposition exige des explications
La pression politique et médiatique s’accentue, et se fait de plus en plus pressante et oppressante sur le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez, depuis sa semi-trahison de la cause sahraouie, et son début de brouille avec Alger. L’opposition espagnole, qui tient tout particulièrement à maintenir de bonnes relations avec notre pays pour d’évidentes raisons économiques et géostratégiques, vient ainsi de saisir le gouvernement Sanchez pour exiger des explications sur l’annulation à la dernière minute de la visite à Alger de José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole. Il est également, dans cette saisine des énormes pertes essuyées par des centaines de petites et moyennes entreprises ibériques depuis qu’Alger a décidé de suspendre son accord de coopération avec Madrid. Dans sa fuite en avant, ou peut-être sous la « dictée » de ses maitres makhzeniens, le gouvernement Sanchez ne mentionne même pas le nom de l’Algérie dans sa réponse écrite. Il omet de confirmer ou de rappeler les près de 6 milliards d’euros de manque à gagner déjà essuyés par Madrid, en sus de centaines d’entreprises qui se trouvent au bord de la ruine. Le journal espagnol El Confidencial a pour rappelrévélé ce qu’il dit être les raisons qui auraient poussé l’Algérie à annuler d’autorité la visite du chef de la diplomatie madrilène, José Manuel Albares. « Les autorités algériennes ont annulé, quelques heures avant le début, la première visite à Alger du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, car celui-ci a exigé que les discussions n’incluent pas le conflit du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, selon des sources informées de la préparation de ce voyage avorté », écrit El Confidencial. C’est le journaliste Ignacio Cembrero, réputé très informé de ce genre de question, qui est l’auteur de cet article. Il indique que le président algérien n’était pas disposé à recevoir ce personnage sulfureux, réputé être totalement inféodés aux desiderata marocaine. Or, il ne s’agit là que d’une demi-explication. Une rencontre entre Albares et Attaf aurait en effet suffi à satisfaire les obligations diplomatiques lors de visites officielles de cette nature. Ces raisons sont donc à rechercher ailleurs. Selon cette même source, « le ministre Albares a informé ses interlocuteurs algériens qu’il souhaitait uniquement discuter de questions bilatérales (commerce, énergie, immigration, sécurité, etc.) et non de questions régionales, en commençant par le Sahara Occidental, mais aussi la situation au Sahel, en Libye ou la guerre de Gaza. S’il acceptait de débattre des problèmes régionaux, il ne pouvait pas refuser d’aborder celui de l’ancienne colonie espagnole ». Ce n’est pas tout. La même source ajoute que « les collaborateurs d’Ahmed Attaf, homologue algérien d’Albares, ont proposé de publier après la visite un communiqué conjoint abordant, entre autres sujets, celui du Sahara Occidental. Le texte soumis à la partie espagnole était une reproduction des paroles prononcées par le président Pedro Sánchez le 20 septembre devant l’Assemblée générale de l’ONU ». Albares a poussé le bouchon encore plus loin en demandant à être informé à l’avance de ce que dirait Attaf lors de la conférence de presse commune aux deux ministres. C’était plus que ne pouvaient supporter les hôtes algériens, pour lesquels notre souveraineté est une ligne rouge sur laquelle aucune transgenre n’est permise. Alger a donc préféré couper dans le vif. C’est l’Espagne, qui joue à fond la carte marocaine avec une visite controversée de Pedro Sanchez à Rabat, qui aura à en subir les conséquences bientôt. Alger ne fera plus jamais de cadeaux à Madrid tant que Pedro Sanchez et ses proches collaborateurs resteront à la tête de l’Exécutif. Il y a mille et une manière de punir la mauvaise foi d’un voisin mal-orienté, en train de lâcher la proie pour son ombre. L’Espagne, en sa qualité légale de puissance administrante du Sahara Occidental, est tenue de contribuer à la décolonisation de ces territoires non-autonomes. Cette option fait consensus au sein de la classe politique et du mouvement associatif espagnol. Or, Pedro Sanchez a fait voler en éclat ce consensus en apportant son soutien à l’illégal plan d’autonomie marocain.
El Ghayeb Lamine