« Ces chaines françaises, dont France 24, ont déraillé du premier principe de l’information, elles se sont engagées dans une stratégie communicationnelle qui va avec les intérêts de la France », estime ce lundi Pr Abdesselam Benzaoui, directeur de l’Ecole Nationale Supérieure de Journalisme et des Sciences de l’Information au micro de la Radio Algérienne Multimédia qui l’a invité pour une émission spéciale dédiée à la campagne de désinformation et de propagande de grande envergure menée actuellement contre l’Algérie.
C’est aussi l’avis de Mohamed Benkhrouf, politologue et président de l’Alliance Internationale des compétences nationales à l’étranger, qui rappelle que : « lors de la création de la chaine France 24, nous pensions qu’elle allait pour un avenir meilleur entre les peuples, mais au fur et à mesure de son installation, nous avons découvert qu’elle n’avait pas respecté la déontologie et qu’elle s’était transformée en une chaine qui attaque les symboles de l’Algérie ».
Le même spécialiste rappelle que France 24 a fait des manœuvres médiatiques qui ne rassurent pas sur la coopération entre l’Algérie et la France, elle essaie plutôt d’exacerber les points de discorde entre les deux pays. « Elle diffuse de fausses informations qui ne respectent pas la déontologie et est devenue un instrument qui attaque les symboles de l’Algérie. France 24 essaie de créer la zizanie en Algérie, quand d’autres chaines plus lourdes ont échoué, quand des politiques ont échoué », affirme-t-il.
« L’Algérie est le seul pays qui a le courage de dire les vérités à la France »
Benkhrouf estime que, parmi les causes de ces attaques contre l’Algérie, c’est : « qu’il est le seul pays qui a le courage de dire les vérités à la France, qu’il n’est plus un pays colonisé, l’Algérie s’est débarrassé du colonialisme sous sa forme militaire et se débarrasse aussi de toute forme de colonialisme». Il rappelle ainsi que les feux qui se sont déclarés en Algérie ne sont pas spécifiques à notre pays mais ont touché d’autres pays méditerranéens et d’ailleurs, en Grèce, en Espagne, aux Etats-Unis, en Australie sans qu’aucun pays ne se soit acharné contre l’un d’eux, les évènements ont été rapportés de manière professionnelle, sans plus.
« Pour l’Algérie, ce qui touche le plus dans les informations rapportées par France 24 et d’autres médias français (particulièrement), c’est qu’elles laissent entendre que les feux n’ont touché qu’une seule région (2 wilayas limitrophes), ce qui devient inquiétant et provocateur car c’est un message déjà entendu dans le passé, pour essayer de séparer ‘la Kabylie’ du reste de l’Algérie, cela est grave car c’est une atteinte à l’intégrité du pays », continue l’invité de la Radio algérienne.
Le même orateur rappelle fermement que cela est inscrit dans les principes fondamentaux de la Constitution, donc : « c’est une ligne rouge, nous ne pouvons pas tolérer ce genre de message de la part d’un média lourd qui est géré par une institution publique officielle, ce qui déstabilise les relations algéro-françaises qui sont déjà plutôt froides ».
« Je pense donc que France 24 doit revoir sa stratégie envers l’Algérie par rapport au traitement des informations qui la concerne, France 24 ou France Média doivent comprendre que l’Algérie n’est pas française, que c’est un pays indépendant, souverain, un pays qui assure sa stabilité par sa propre politique et l’unité de son peuple et de son territoire, les incendies se sont déclarés dans 17 wilayas, pas seulement à Tizi-Ouzou et Bejaia, donc il faut éviter de provoquer les algériens par ce traitement faussé de l’information », a-t-il aussi souligné.
Quant au Professeur Benzaoui, il note que : « France 24 est une chaine complètement rattachée à la politique audiovisuelle de la France qui s’est tournée, à partir de 2011, vers la conception de la droite française qui prenait le pouvoir et qui avait toujours ses idées concernant les anciennes colonies qui devaient rester rattachées à la France ». Il insiste ensuite sur les causes de la création du groupe France Média Monde qui l’a été pour défendre la vision de la France en sortant des canaux officiels de l’information qui vérifie ses sources et en se dirigeant vers une information qui défend, en sortant complètement de la déontologie et des règles internationales, les intérêts de la France, même au prix d’un reniement des principes internationaux de l’information, « et là, nous nous inscrivons dans la désinformation, pas seulement en donnant une information fausse mais en manipulant, en créant des histoires qui vont dans l’intérêt de la France. Ce qui s’est passé lors des derniers incendies, c’est que nous nous retrouvons toujours dans ce relent de division de l’intérieur, d’ailleurs il y a toujours eu cette volonté de vouloir séparer cette région qui nous est chère, Tizi-Ouzou et Bejaia sont des régions algériennes qui se sont forgées dans la lutte de libération nationale, et c’est ce qui nous relie nous tous algériens », a-t-il déclaré.
Pr Benzaoui rappelle que la politique de la France a toujours été de séparer la ‘Kabylie’ du reste de l’Algérie, une manière insidieuse de déstabiliser le pays de l’intérieur et de créer la division au sein d’un même peuple. « Ils ont toujours fait de cette région comme si elle était quelque chose à part et là, lors de la couverture des incendies se focaliser sur elle est un message sous-jacent voulant dire que la Kabylie est délaissée, abandonnée, alors que les incendies se sont déclarés à travers 17 wilayas qui n’ont pas été citées dans le compte-rendu », précise l’invité de la Radio Algérienne.
Ainsi, ces deux spécialistes viennent de mettre à nu les allégations de France 24 qui voulait se justifier après que l’APS et les médias nationaux algériens aient éventé son stratagème hypocrite lors de la couverture des récents feux de forêts.
L’Algérie, quoi que fassent ses ennemis, est et restera une et indivisible, personne, ni rien, ne pourra l’atteindre ou lui nuire, ses dignes fils, qui l’ont libérée du joug du colonialisme sont toujours debout et la défendront contre toutes formes de néocolonialisme, sa liberté chèrement acquise sera encore plus chèrement défendue.
Tahar Mansour