Ghaza : Pretoria exhorte la CPI à émettre un mandat d’arrêt contre Netanyahu
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a déclaré que la Cour pénale internationale (CPI) aurait déjà dû émettre un mandat d’arrêt contre le dirigeant sioniste dénommé Netanyahu pour «crimes de guerre commis contre les Palestiniens à Ghaza».
«Je crois que la CPI doit prendre une décision» à ce sujet, a déclaré Mme Pandor dans une interview accordée à la chaine américaine MSNBC lors d’une visite récente aux Etats-Unis. Elle a également abordé la question de l’accusation de génocide portée par l’Afrique du Sud contre l’entité sioniste devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et indiqué à ce sujet que son pays a vécu «une expérience similaire à celle du peuple palestinien» et qu’il est «fermement attaché à la lutte pour la liberté et les droits de l’Homme».
La semaine passée, la cheffe de la diplomatie sud-africaine avait accusé l’entité sioniste de créer un précédent en ignorant les décisions de la CIJ.
Saisie par l’Afrique du Sud, la CIJ a appelé l’entité sioniste, en janvier, à empêcher tout acte éventuel de «génocide» à Ghaza, lui demandant de permettre la fourniture «de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent».
La bande de Ghaza est ravagée depuis le 7 octobre 2023, par un génocide sioniste qui a fait jusque-là 32.552 martyrs et 74.980 blessés, selon un bilan du ministère palestinien de la Santé.
Le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) a indiqué, ce jeudi, que plus de 1,1 million de personnes à Ghaza sont confrontées à un niveau grave d’insécurité alimentaire, soulignant qu’il n’y a pas d’alternative à l’acheminement de l’aide par voie terrestre pour sauver des vies, en particulier dans le nord de l’enclave palestinienne.
« Le temps presse et des obstacles à l’accès à l’aide existent toujours dans la bande de Ghaza », a averti le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires dans un communiqué.
Le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a expliqué, lors d’une conférence de presse, qu’il n’y avait pas suffisamment de nourriture à Ghaza, en plus des problèmes persistants de distribution dus à « la situation sécuritaire et au manque de coopération et de coordination ».
Il a souligné que le chef d’OCHA dans le territoire palestinien occupé, Andrea Di Domenico, a visité l’un des quatre hôpitaux qui assurent partiellement ce service dans le nord de Ghaza et reçoit chaque jour une quinzaine d’enfants souffrant de malnutrition.
Il a insisté sur la nécessité d’envoyer des cargaisons d’aide humanitaire à Ghaza sans interruption afin de sauver la vie des enfants, notant que l’entrée de l’aide humanitaire dans la région continue d’être empêchée, malgré l’annonce du Programme alimentaire mondial selon laquelle près de 70% du nord de Ghaza fait face à une faim terrible.
Le porte-parole de l’ONU a, en outre, expliqué que le Programme alimentaire mondial n’a pu envoyer que 11 convois d’aide au nord de Ghaza ce mois-ci, soulignant que des expéditions quotidiennes sont nécessaires pour prévenir la famine. Dujarric a également souligné que « le principal problème est le manque d’approvisionnement alimentaire, (…) le manque de carburant et le nombre insuffisant de camions ».
L’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza se poursuit pour 174e jour consécutif, dans un contexte de grande pénurie de produits de base, tandis qu’environ 70 % de la population du nord de Ghaza est au bord de la famine, après que l’occupation a empêché des milliers de tonnes d’aide de passer par voie terrestre de Rafah et vers le nord de Ghaza.
R.I