La Cédéao adopte des sanctions très dures contre le Mali : Encore un coup de la Françafrique !
S’il est vrai que les putschs ne sont que peu ou prou tolérés au sein des Etats africains, le vrai reproche fait par la France à la junte militaire par Cédéao interposée est bel et bien lié à l’arrivée dans ce pays de la force paramilitaire Wagner, réputée proche de Moscou. Alors qu’un sommet extraordinaire de le Cédéao sur la question du Mali s’est tenu ce 9 janvier au Ghana, les Maliens ont défilé dans les rues de Bamako pour exprimer leur opinion. 2020 à Bamako. Mariam Sissiko, journaliste à Bamako, jointe au téléphone par La Patrie News, s’est indignée de ces sanctions. Car, pour elle, si la Cédéao était sincère dans sa démarche, et non pas manipulée par la France, elle aurait automatiquement accordé un délai plus long à Assimi Goita au lieu de recourir à cette batterie de mesures extrêmes, assimilables à une sorte de véritable déclaration de guerre. Le nouveau calendrier proposé par Bamako n’aura pas suffi à convaincre les dirigeants de la Cédéao. Les États d’Afrique de l’Ouest ont adopté des sanctions « très dures » ce 9 janvier à l’encontre de la junte au pouvoir. Ces mesures sont comparables à celles prises après le putsch de 2020. Lors du sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s’est tenu 9 janvier, des sanctions « très dures » ont été adoptées en raison du non-respect par la junte au pouvoir au Mali de l’échéance de février pour organiser des élections et ramener les civils au pouvoir. Parmi elles : la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la Cédéao, le gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest, la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques, coupure des aides financières, rappel des ambassadeurs des pays membres au Mali. « Ces sanctions seront appliquées immédiatement. Elles seront progressivement levées uniquement après l’obtention d’un chronogramme satisfaisant soit finalisé », explique la Cédéao dans un communiqué. Ces sanctions ont été prises malgré le nouveau calendrier présenté plus tôt par les envoyés maliens. De cette manière, ils ont exprimé leur volonté de « maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao ». Un haut responsable ghanéen, dont le pays assure actuellement la présidence de la Cédéao a estimé que ce calendrier était « de la rigolade. » Initialement, la transition prévue par la junte était de cinq ans. Ce nouveau calendrier est raccourci à quatre ans. Les concessions de la junte n’ont donc pas amadoué la Cédéao, ou plutôt la France, puisque dans tous les cas de figures, c’est Paris qui tire les ficelle dans l’ombre, et manipule outrageusement la plupart des dirigeants de ses anciennes colonies africaines.
Kamel Zaidi