Lutte contre la corruption : La banque mondiale propose des mesures aux gouvernants
Un nouveau rapport de la Banque mondiale consacré à la lutte contre la corruption et publié cette semaine en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies entend aider à « combler le fossé entre un problème apparemment insoluble et l’obligation de trouver des solutions à l’efficacité avérée ou présentant un réel potentiel ».
Intitulé « Enhancing Government Effectiveness and Transparency: The Fight Against Corruption », ( Renforcer l’efficacité et la transparence du gouvernement : La lutte contre la corruption »), le document montre l’importance de compléter les méthodes traditionnelles de lutte contre la corruption par les dispositifs les plus modernes.
Il préconise aux Etats de recourir à l’administration numérique, aux marchés publics dématérialisés, aux déclarations de patrimoine et à la transparence sur le bénéficiaire effectif. Cee mesures, soulignent les rédacteurs du rapport, sont en usage notamment, en Somalie, au Bangladesh, en Colombie, en Ukraine et en Roumanie.
« Les mesures de lutte contre la corruption ciblent souvent des zones de vulnérabilité spécifiques lorsque l’espace politique le permet. Mais même avec des effets apparemment limités, elles peuvent poser les jalons pour de futures avancées », estiment-ils. Aussi, le rapport propose-t-il, aux agents publics et à la société civile « un ensemble modulaire d’approches et d’outils pouvant être utilisés et adaptés à leur contexte national ».
Les rédacteurs du rapport rappellent que la pandémie de coronavirus a contraint les pouvoirs publics à « décaisser en urgence des fonds dans des proportions inédites, sans toujours respecter les mécanismes habituels de contrôle ».
Pour eux, si cette diligence est « compréhensible », elle expose néanmoins les gouvernements en l’absence de garde-fous, « à différents risques de corruption susceptibles de fragiliser l’efficacité de la riposte ». Le rapport souligne que les pressions qui pèsent sur le secteur public pour faire face à la situation actuelle « ouvrent un boulevard aux corrupteurs de tout poil ».
Pour les rédacteurs, au moment où les pays s’engagent sur la voie d’un redressement plus résilient et inclusif, les responsables politiques « doivent relancer l’économie malgré une situation budgétaire extrêmement tendue, aggravée par un endettement grandissant », et soulignent que « l’utilisation transparente et prudente des rares ressources est vitale ».
Ils estiment qu’« en colmatant les brèches qui permettent à la corruption de prospérer, les pays ont l’occasion d’installer une gouvernance irréprochable, responsable, transparente et respectant les normes d’intégrité les plus rigoureuses. »
Selon le rapport, une stratégie de communication « adéquate » doit soutenir « l’effort anti-corruption », en externe avec la population et en interne avec la justice et les parties prenantes.
A l’extérieur, « il est absolument essentiel d’informer en permanence la population des mesures prises et de l’impact qu’elles ont », préconise le document, ajoutant que « cela renforce la confiance dans la direction de l’effort de lutte contre la corruption et le système judiciaire ». En interne, il estime nécessaire le « dialogue continu » avec et parmi les parties prenantes, « pour continuer à communiquer la volonté politique et s’engager activement avec tous ceux quij à la fin, mettront en œuvres les solutions techniques ».
Par ailleurs, ils estiment que les institutions judiciaires « doivent aborder la performance et les défis de la corruption interne afin de renforcer leur lutte contre ce fléau ».
Ils appellent en outre, à « renforcer le rôle des organisations de la société civile et la liberté des médias », jugé « importante pour les mécanismes à déployer dans la lutte contre la corruption », mais aussi à « la volonté politique » des gouvernements dans cette lutte.
Ab. M.