Malgré l’insistance de Macron, le président Tebboune n’assistera pas à la conférence de Paris sur Libye
Depuis fin septembre, les relations entre l’Algérie et la France ne cessent de se dégrader. Les causes principales : la décision du président français, Emmanuel Macron, de réduire de 50% les visas accordés aux Algériens, puis son dérapage sur l’existence de la nation algérienne.
En colère, les hautes autorités algériennes ont réagi avec célérité à ces offenses. Outre la convocation de l’ambassadeur français à Alger pour protester contre la réduction du nombre de visas, l’ambassadeur d’Algérie à Paris est rappelé pour consultations et l’espace aérien est fermé aux avions militaires français en partance ou de retour du Sahel, à la suite des propos de Macron.
Ces mesures de rétorsion ont d’ailleurs été saluées par les Algériens, offusqués par des déclarations qu’aucun des prédécesseurs de Jupiter n’a osé faire. Quelques jours plus tard, le locataire de l’Elysée avait affirmé respecter l’Algérie et les Algériens dans un entretien accordé à France Inter. « Mon souhait, c’est qu’il y ait apaisement parce que je pense que c’est mieux de se parler, d’avancer », avait-il ajouté.
Mais le mal est fait. Et cette tentative d’Emmanuel Macron d’apaiser les tensions a été accueilli froidement par l’Algérie. En témoigne, le refus du président Tebboune de répondre à ses appels, comme l’a affirmé mardi le journal l’Opinion.
« Le chef de l’Etat français a tenté de joindre lundi soir son homologue algérien, notamment pour le convaincre de venir à Paris pour la Conférence sur la Libye, ce vendredi… mais il n’a pas trouvé son interlocuteur au bout du fil. Un courrier en ce sens avait été précédemment envoyé à Alger par les canaux diplomatiques », a notamment révélé l’Opinion.
La fermeté du président de la république a poussé son homologue à faire son mea culpa. Hier, la présidence française a fait savoir que le président Macron regrette les « malentendus » et les « polémiques » avec l’Algérie. De plus, son conseiller Afrique et Moyen-Orient a annoncé l’invitation du président Tebboune à la Conférence de Paris sur la Libye, qui se tiendra vendredi 12 novembre.
En dépit du rétropédalage de Macron, le chef de l’Etat ne se rendra pas à cette conférence. C’est ce qu’a confié ce mercredi une source sûre à La Patrie News.
Par ses propos graveleux, le président français a causé une sérieuse cassure entre Alger et Paris. Une grande majorité des Algériens le pense. Ces derniers veulent des excuses publiques.
Skander Boutaiba