Michel Barnier, ancien commissaire européen, critique les propos de Macron sur l’Algérie
Michel Barnier, ex-négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE) et candidat à la primaire des Républicains (LR, parti de droite) en vue de la présidentielle française, a critiqué les propos tenus par Emmanuel Macron, fin septembre, sur l’Algérie.
La sortie inattendue et inamicale du président français a provoqué une crise majeure entre les deux pays. En réaction, l’ambassadeur d’Algérie à Paris a été rappelé pour consultations. Il n’est toujours pas retourné en France.
Interrogé du Grand rendez-vous d’Europe 1 – CNEWS – Les Échos, Michel Barnier a estimé ce dimanche que qu’Emmanuel Macron « avait eu tort de parler d’un État politico-militaire algérien qui aurait entretenu une rente mémorielle ». « Il avait aussi eu tort de parler de crime contre l’humanité concernant la colonisation. Ce sont des déclarations qui ne facilitent pas les choses », a-t-il, en revanche, ajouté.
Pour lui, la France a « un devoir de vérité après une tragédie de cette nature » en évoquant le massacre du 17 octobre 1961. « On a un long chemin, qui n’est pas terminé, de réconciliation, de mémoire, avec l’Algérie », a-t-il également affirmé.
Homme de la droite française, l’ancien commissaire européen a appelé Emmanuel Macron à « assumer l’histoire de son pays ». Laquelle histoire de France est marquée par « plus de lumière que d’ombres ». « Il faut se méfier d’un excès de repentance et d’un excès d’arrogance », a-t-il nuancé.
Samedi, le président français a rendu hommage, sur un pont de la Seine en région parisienne, aux martyrs du massacre commis par la police de Paris contre des manifestants algériens, sortis pacifiquement pour réclamer l’indépendance de l’Algérie. Ce dimanche, c’est Didier Lallement, préfet de police de Paris, qui a observé une minute de silence sur le pont Saint-Michel. La cérémonie se voulait, toutefois, sobre.
Skander Boutaiba