Politique du président Joe Biden au Moyen-Orient : Ce que propose Bernie Sanders
Les Etats-Unis qui disent (comme à l’accoutumée) surveiller de près « l’évolution de la situation à Gaza » soutiennent « le droit d’Israël à se défendre contre le terrorisme».
«Nous sommes solidaires de notre partenaire israélien dans son droit de se défendre contre le terrorisme», a-t-il ajouté a déclaré un porte-parole du Pentagone le lieutenant-colonel Stephen Warren.
Ainsi dire, ceux ayant cru au changement de « ton » de par l’administration Biden vis-à-vis du drame palestinien, se font des illusions.
C’est d’ailleurs le constat établi Bernie Sanders, sénateur indépendant de l’Etat du Vermont.
Se disant « socialiste démocrate « – rattaché au Parti Démocrate- il a publié un texte dans The New York Times du 14 mai 2021 qui se veut « une alternative aux atermoiements et à l’immobilisme de l’administration Biden ».
«Israël a le droit de se défendre. Ce sont les mots que nous entendons de la part des administrations démocrates et républicaines chaque fois que le gouvernement d’Israël, avec son énorme puissance militaire, répond à des attaques à la roquette depuis Gaza. Soyons clairs. Personne ne prétend qu’Israël, ou tout autre gouvernement, n’a pas le droit de se défendre ou de protéger son peuple. Alors pourquoi ces mots sont-ils répétés année après année, guerre après-guerre ? Et pourquoi la question n’est-elle presque jamais posée : «Quels sont les droits du peuple palestinien ?», écrit d’emblée Bernie Sanders:
« Et pourquoi semblons-nous prendre conscience de la violence en Israël et en Palestine uniquement lorsque des roquettes tombent sur Israël ? », s’interroge-t-il encore.
Pour l’ex candidat aux présidentielles US, à l’occasion de la crise actuelle, les États-Unis devraient appeler à un cessez-le-feu immédiat.
« Nous devrions également comprendre que, si les tirs de roquettes du Hamas sur les communautés israéliennes sont absolument inacceptables, le conflit d’aujourd’hui n’a pas commencé avec ces roquettes. Les familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem vivent sous la menace d’une expulsion depuis de nombreuses années, se débattant dans un système juridique conçu pour faciliter leur déplacement forcé. Et ces dernières semaines, les colons extrémistes ont intensifié leurs efforts pour les expulser », analyse-t-il.
Tragiquement, a-t-il soutenu, ces expulsions ne sont qu’une partie d’un système plus grand d’oppression politique et économique, notant que depuis, des années, « nous assistons à l’aggravation de l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et à la poursuite du blocus de Gaza, qui rendent la vie des Palestiniens de plus en plus intolérable ». « À Gaza, qui compte environ deux millions d’habitants, 70 % des jeunes sont au chômage et ont peu d’espoir dans l’avenir » fait remarquer Bernie Sanders.
Pas seulement : Pendant plus d’une décennie de son règne de droite en « Israël », Netanyahu « a cultivé un nationalisme raciste de plus en plus intolérant et autoritaire ».
Dans son effort frénétique pour rester au pouvoir et éviter les poursuites pour corruption, M. Netanyahu a légitimé ces forces, y compris Itamar Ben Gvir** et son parti extrémiste « Jewish Power «, (Pouvoir juif) en les faisant entrer au gouvernement. Il est choquant et attristant que des bandes racistes qui attaquent les Palestiniens dans les rues de Jérusalem soient désormais représentées à la Knesset.
« Avec un nouveau président, les États-Unis ont maintenant l’occasion de développer une nouvelle approche du monde – une approche fondée sur la justice et la démocratie. Qu’il s’agisse d’aider les pays pauvres à obtenir les vaccins dont ils ont besoin, de diriger la lutte contre le changement climatique ou de se battre pour la démocratie et les droits de l’homme dans le monde entier, les États-Unis doivent montrer la voie en favorisant la coopération plutôt que le conflit. Au Moyen-Orient, où nous fournissons près de 4 milliards de dollars par an d’aide à Israël, nous ne pouvons plus faire l’apologie du gouvernement de droite de Netanyahu et de son comportement antidémocratique et raciste. Nous devons changer de cap et adopter une approche impartiale, qui respecte et renforce le droit international en matière de protection des civils, ainsi que la loi américaine existante qui stipule que l’aide militaire américaine ne doit pas permettre les violations des droits de l’homme », conclue Bernie Sanders.
** Itamar Ben Gvir, d’origine irakienne, est député kahaniste du Parti extrémiste sioniste religieux Otzma Yehudit. C’est un adepte de Meir Kahane, un rabbin extrémiste né à Brooklyn (New York) prônant le transfert des Palestiniens et fondateur du parti Kach qui a été interdit en Israël. Kahane a été assassiné en 1990 à Manhattan (New York) Itmar Ben Gvir est considéré comme l’instigateur des évènements tragiques d’al Aqsa et de Cheikh Jarrah où il soutenait les colons voulant dépouiller les Palestiniens de leurs maisons.
La situation en Palestine en débat à l’ONU
L’Assemblée générale de l’ONU tient une réunion, jeudi, à la demande de l’Algérie et du Niger, pour examiner la situation en Palestine où les bombardements israéliens sur la bande de Ghaza se poursuivent depuis une dizaine de jours.
L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU Sofiane Mimouni, président du Groupe arabe pour le mois de mai, et le représentant du Niger, Abdou Abbarry, dont le pays assure la présidence de l’Organisation de la coopération islamique, ont conjointement remis une lettre, il y a quelques jours, au président de l’Assemblée générale de l’ONU, Volkan Bozkir, pour demander la convocation d’une réunion sur la Palestine avant la fin de la semaine en cours.
Cette réunion intervient après l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU à prendre une décision permettant de mettre un terme aux bombardements de la bande de Ghaza par l’armée israélienne.
«Nous sommes déçus de voir le Conseil de sécurité incapable de se prononcer sur la situation grave et préoccupante sur le terrain», a déclaré Sofiane Mimouni, mardi, lors d’une conférence de presse conjointement animée avec l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour.
Au Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont rejeté trois propositions de déclarations formulées par la Chine, la Norvège et la Tunisie, arguant qu’elles étaient «contre-productives» à l’égard des efforts de médiation qu’ils ont annoncé «mener en coulisses».
Dj. Am