Pour cause de conflits notamment : 60 millions de déplacés dans le monde en 2021
Le nombre de déplacés dans le monde a atteint l’année dernière, un niveau record. Environ 60 millions de personnes ont fui leur lieu d’habitation l’an dernier, à cause des conflits et les désastres naturels, selon une étude rendue publique ce jeudi 19, par des ONG.
« Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans », écrit en effet, l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
Il s’agit, selon la même organisation, « du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles ».
La situation dans le monde «n’a jamais été aussi mauvaise», a observé le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, qui assure que «le monde s’écroule».
« Elle est réellement incroyablement bien pire que ce que notre chiffre record suggère. Nous avons besoin que les dirigeants mondiaux opèrent un changement titanesque de leur mode de pensée pour éviter et régler les conflits, afin de mettre fin à cette montée en flèche de la souffrance humaine», a-t-il dit.
En 2021, l’Afrique subsaharienne est la région qui a enregistré le plus grand nombre de déplacements internes (de nombreuses personnes se déplaçant plusieurs fois), dont plus de 5 millions rien qu’en Éthiopie, un pays en proie à une grave sécheresse et où un conflit a éclaté fin 2020 dans la région du Tigré. Il s’agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.
Des chiffres sans précédent ont également été enregistrés l’an dernier en République démocratique du Congo et en Afghanistan, où le retour au pouvoir des Taliban conjugué à la sécheresse a poussé de nombreuses personnes à fuir leur foyer.
En Birmanie, où les militaires ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État en février 2021, le nombre des déplacements a également atteint un niveau record.
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont en revanche enregistré les niveaux les plus bas de nouveaux déplacements en dix ans, les conflits en Syrie, en Libye et en Irak ayant connu une certaine désescalade, mais le nombre total des personnes déplacées dans la région reste élevé.
Pour l’année 2022, elle « s’annonce sombre», avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak, lors d’une conférence de presse.
R.I/Agences