Renseignements militaires : Rabat et Tel-Aviv mettent les bouchées doubles
Synonyme de trahison pure et dure, la normalisation avec l’entité sioniste, drapée sous les oripeaux des accords d’Abraham, ne répugne pas les gens du Makhzen, ni ne titille leur conscience, si tant est qu’ils en aient une. Les points communs entre le Maroc et l’entité sioniste sont plus nombreux qu’on ne le pense. Tous deux basés sur des régimes coloniaux et d’apartheid, ils font de leur expansionnisme et de leur esprit belliqueux une véritable doctrine dans leurs relations internationales. Preuve en est (parmi bien d’autres soit dit en passant), le logiciel espion Pegasus, de conception sioniste, et dont l’usage le plus immoral a été marocain. Chemin faisant, Rabat confirme cet adage vieux comme le monde, qui veut que ce soit toujours le premier pas qui compte, n’a jamais été aussi vrai que pour les dirigeants marocains. En effet, ce « premier pas une fois franchi par Hassan II en 1967, permettant à l’entité sioniste de remporter sa « guerre des six jours » contre la coalition arabe, continue de l’être step by step par son rejeton, Mohamed VI. La société sioniste Elbit vient en effet de conclure un accord avec le gouvernement marocain pour la fourniture de systèmes Alinet EW et SIGINT pour un montant de 70 millions de dollars, tel que rapporté par nous il ya de cela quelques jours. Les relations entre le Maroc et l’entité sioniste n’ont fait que croître en termes d’investissements et de coopération dans le domaine militaire. Depuis deux ans, le Maroc augmente ses importations de drones tueurs, dont il fait un usage immodéré et criminel. « Dans le cadre de ce contrat, Elbit Systems fournira des unités terrestres de guerre électronique et de renseignement électromagnétique (SIGINT) équipées de mesures de soutien électronique, de contre-mesures électroniques et de systèmes de commande et de contrôle. Ces dispositifs créeront une image passive complète de l’air et du sol et fourniront un ordre de bataille électronique, permettant des réponses efficaces aux menaces aériennes et terrestres »précise un communiqué mis en ligne par le fournisseur sioniste, que nous avons pu consulter. L’inénarrable Omar Hilal, ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, connu pour ses provocations et ses sorties intempestives, avait récemment menacé d’envahir la partie libérée du Sahara Occidental située à l’est du mur de la honte. Pareille éventualité supposerait l’arrivée des troupes marocaines jusqu’à nos frontières de Tindouf. Cela, au moment où l’Algérie, loin de rester les bras crois, entame demain des manœuvres militaires avec le partenaire russe. Dénommée « bouclier du désert », ces manœuvres visent à débusquer et à détruire toute menace et/ou tentative d’incursion terroriste. Ce fléau est directement lié au trafic de drogue, activité dans laquelle excelle le Maroc. Ce n’est pas tout. Le Maroc cherche à développer une industrie militaire locale, notamment avec la fabrication de drones de renseignements et de combat, a affirmé le ministre marocain chargé de l’administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudyi, cité dans un compte-rendu d’une réunion parlementaire. Le gouvernement marocain veut développer “certains secteurs de l’industrie militaire, notamment ceux des armes et des munitions, ainsi que la fabrication de drones capables de mener des opérations de renseignements, de surveillance et des attaques armées, en plus de la maintenance des avions militaires”, a indiqué le ministre cité dans le compte-rendu d’une réunion parlementaire autour du projet de budget alloué à la défense pour 2023. Des médias marocains et sionistes ont fait état en novembre 2021 d’un contrat de 22 millions de dollars -non confirmé officiellement- entre Rabat et Tel-Aviv Aerospace Industries (IAI), le premier groupe aéronautique public de l’entité sioniste, pour la livraison de “drones kamikazes”. Ces annonces interviennent au moment où l’on observe une importante recrudescence dans le conflit armé éclaté entre les FAR (forces armées royales) et l’APLS (armée populaire de libération du Sahara Occidental), après que le Maroc a unilatéralement rompu le cessez-le-feu de 1991 en attaquant la zone tampon d’El Guerguerat.
Kamel Zaidi