Un journaliste sahraoui raconte son calvaire la veille du match de l’Algérie : Battu et torturé à quelques mètres du siège de la MINURSO !
Certes nous écrivions que les forces d’occupation au Sahara Occidental avaient très peur de manifestations (de joie) dans les territoires occupés sahraouis. Aussi, ordre avait-il-il été donné restos et cafés fermés. Or, nous étions loin de nous douter que les choses et les dérives iraient aussi loin.
Lwali Lahmad est un jeune journaliste, et militant d’une ONG à but non-lucratif, Nouchata. Le soir du match de football, raconte Lahmad à MEE, huit voitures et trois motos sont venues encercler sa maison, où certains membres de la fondation regardaient le match.
Les véhicules stationnés appartenaient à différents services de sécurité, dont la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), l’agence de renseignements intérieurs du Maroc.
Ils étaient dirigés par Younes Fadel, un officier très craint surnommé localement « Wald Atohima », en référence à un célèbre bourreau marocain. Son témoignage accablant est rapporté, photos à l’appui, par le site « middleeasteye.net ».
La sordidité de l’ironie voudra que ce jeune journaliste soit embarqué à quelques mètres à peine du siège de la MINURSO, dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune.
Voilà pourquoi il est impératif que la mission de la MINURSO soit étendue au respect des droits de l’Homme. Et, surtout, pourquoi le Maroc s’y oppose farouchement. Le cauchemar est loin de s’arrêter là. Tant s’en faut.
« Les officiers en civil, qui portaient des masques, ont demandé à Lahmad s’il soutenait l’autodétermination du Sahara occidental, s’il soutenait le Front Polisario, qui se bat pour un Sahara occidental indépendant, et s’il travaillait toujours comme journaliste. Sa réponse à toutes ces questions a été « oui ».
Embarqué de force dans une voiture et les yeux bandés, il a été sauvagement frappé pendant des heures. Jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Dans le sous-sol du quartier général de la DGST, Lahmad a été frappé avec une batte de baseball.
Après sa remise en liberté, sans mandat ni notification légale Lahmad est alité chez lui, à Laâyoune, dans les territoires occupés.
La maison de ses parents, où il vit toujours, est encerclée nuit et jour, à l’image du calvaire que subit Soltana Kheya à Boujdour depuis plus d’une année.
Rafik Bakhtini