Déclarations du MAE espagnol a El Pais : « Madrid n’est pas pressé de rétablir ses relations avec Rabat »
Rabat et Madrid sont encore loin de renouer leurs relations. C’est en tous les cas ce que laisse clairement entendre le ministre espagnol des affaires étrangères, dans des déclarations faites à El Pais. « La fin de la crise n’est pas proche » a en effet affirmé José Manuel Albares au célèbre journal Madrilène. Le rétablissement des relations entre les deux pays prendra « le temps qu’il faudra (…) l’Espagne n’est pas pressée», a-t-il ajouté, tout en précisant que Madrid « veut une relation solide basée sur la confiance, reposant sur la confiance et le bénéfice mutuel et non pas sur des actions unilatérales (comme l’entrée irrégulière de plus de 10 000 immigrés à Ceuta en Mai dernier) ». Le journal El Pais fait en outre savoir que « la première visite de M. Albares à Rabat n’est pas à l’ordre du jour et
que la date du retour de l’ambassadrice du Maroc à Madrid, n’est pas encore connue ». Cette dernière avait été rappelée à Rabat en Mai dernier pour consultations, pour protester contre le « mécontentement » exprimé par Madrid au sujet de « l’arrivée massive
de migrants marocains à Ceuta ». Près de 10 000 marocains, des familles complètes parfois, ont débarqué durant ce mois dans l’enclave espagnole sous l’œil indifférent des autorités marocaines.
Remonté contre Madrid qui avait accueilli quelques semaines auparavant le président Sahraoui, Brahim Ghali, pour des soins covid, Rabat semblait alors encourager ces actes d’envahissement proches de la provocation. Les relations déjà tendues entre les deux pays en raison des positions madrilènes dans le dossier du Sahara Occidental se sont davantage tendues. Le Maroc a décidé de rappeler son ambassadrice en Espagne avant d’annoncer le report du sommet hispano-marocain qui devait se tenir a la fin du mois de Décembre
dernier. L’Espagne qualifie la réaction marocaine de « coup de sang » et se défend d’avoir induit une crise d’une quelconque manière. «Mon objectif est de trouver une solution à un conflit (Sahara Occidental) qui dure depuis des décennies. C’est un conflit plus que figé, il est oublié (…) c’est un impératif moral, puisque la prolongation du conflit engendre la souffrance de milliers de personnes », explique le chef de la diplomatie espagnole sur la question.
Amel Zineddine